jeudi, octobre 10, 2024
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Kankan-Kissidougou : le tronçon de tous les calvaires 

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Le projet de construction de la route nationale Kankan-Kissidougou longue de 194 kilomètres avait été donné à Ebomaf, une entreprise burkinabè, dont le PDG, Mahamadou Bonkoungou est jugé très proche du président déchu, Alpha Condé. En 2014, ce projet avait été lancé pour un délai d’exécution de 24 mois. Mais à date, c’est seulement 35 kilomètres qui sont terrassés, contrairement à ce qu’affirme cet homme d’affaire, qui disait que 80% sont terrassés. Pour davantage informer ses lecteurs sur l’un des plus vieux projets routiers sous l’ère Condé, Laguinee.info, Laguinee.info à travers sa correspondante régionale basée à Kankan, s’est rendue ce lundi, 18 octobre 2021 sur les lieux.

Cette route nationale Kankan-Kissidougou dont la construction a été une des promesses de campagne du professeur Alpha Condé traîne encore. Car, l’entreprise qui était chargée de sa construction, malgré l’enveloppe de 65 millions d’euros, n’a pas pu bitumer. Par conséquent, aujourd’hui, il faut s’armer de beaucoup de courage pour pouvoir emprunter ce tronçon. Les conducteurs qui pratiquent ce tronçon traversent un calvaire quotidien. C’est le cas de Balla Condé.

Balla Condé, usager de la route Kankan-Kissidougou

« Cela fait maintenant dix ans que cette route est mauvaise ; mais, comme on n’a pas d’autre travail pour nourrir notre famille c’est pourquoi on se débrouille sur cette route, sinon elle n’est pas du tout bonne. Quand tu quittes à Kankan aujourd’hui pour arriver à Kissidougou c’est peut-être demain ou après demain, parce qu’il ne pleut pas beaucoup sinon, quand il pleut, on pourrait faire deux jours ou trois jours de route, parce que là où on est là, c’est ici qui est mieux, mais de Sasanbaya à 90 Kilomètres jusqu’à Kissidougou c’est déplorable. D’autres même préfèrent passer par Macenta à Kossankôrô et en passant par Kérouané pour arriver à Kankan, que de passer par cette route. C’est Ebomaf qui était responsable de la construction de cette route depuis 2014. Elle a construit trois ponts et ces ponts n’ont pas été achevés, cette entreprise n’a rien fait. On lance un appel à l’endroit des nouvelles autorités de nous venir en aide », a-t-il demandé.

Depuis 1985, Tidjane Sow n’a pas mis pied sur le tronçon Kankan-Kissidougou. De retour de Cotonou, il est surpris de voir l’état de sa dégradation très poussée. Il se lamente.

Tidjane Sow, usager de la route Kankan-Kissidougou

« Cette route est un calvaire total pour les passagers. Moi je viens de Cotonou, je me rends à Faranah, on a quitté Cotonou le mardi, et la nuit du mercredi nuit on est rentré à Bamako, on a fait seulement 48 heures sur cette route de 2.500 km. J’ai laissé la route là en 1985, ce n’était pas comme ça, je quittais à moto à 8 heures et 10 heures me trouvais à Kankan. A midi je peux régler toutes mes affaires et retourner à Kissidougou. Mais voilà aujourd’hui on peut faire toute une journée entre Kankan-Kissidougou pour 194 Kikomètres. Je n’ai jamais vu une route comme ça dans n’importe quel pays », a-t-il déploré.

Il faut noter qu’en attendant la réaction des nouvelles autorités du pays pour que lumière soit faite sur ce dossier, parce que l’entreprise Ebomaf a quitté les lieux sans aucune explication, les usagers prennent leur mal en patience.

Mariame Siré Traoré pour Laguinee.info

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