vendredi, octobre 4, 2024
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28ème Sommet France-Afrique : Aliou Bah dit ses vérités à Macron sur les troisièmes mandats en Afrique (discours) 

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Le président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) a pris part au 28ème Sommet France-Afrique tenu ce vendredi, 08 octobre 2021 à Montpellier (France). Face au président français, Aliou Bah a tenu un discours plein de vérités par rapport au positionnement de la France sur le tripatouillage des constitutions par les Chefs d’Etats africains en vue de se maintenir au pouvoir. Il a invité Emmanuel Macron à être « un partenaire des peuples africains, non pas un partenaire de syndicats de dirigeants africains », a appris Laguinee.info à travers un de ses reporters.

Laguinee.info vous propose ci-dessous l’extrait de ce discours d’Aliou Bah au 28ème Sommet France-Afrique

« Je perçois ce sommet comme étant le sommet de la clarification sur certains sujets qui sont très sensibles et qui cristallisent l’attention de l’opinion publique africaine et française par endroits. Peut-être que nous n’avons pas la même perception de ce qu’on appelle « régime démocratique ». Parce qu’il me semble qu’il suffit de s’adosser sur des lois et ce qui est légal pour considérer un régime démocratique. Etant donné que nous sommes tous d’accord qu’il y a une prééminence de la légitimité sur la légalité pour que nos actions portent.C’est vrai qu’il y a certains de nos dirigeants qui sont légitimes et d’autres qui ne le sont plus. Je ne vous demande pas de vous occuper de nos dictateurs. Nous le faisons et continuerons de le faire. Moi je viens d’un pays, la République de Guinée, qui vient de se débarrasser de quelqu’un qui voulait mourir au pouvoir. Je fais partie de ces jeunes qui étaient en première ligne et je suis fier d’avoir mené ce combat, parce que ça ramène de l’espoir auprès de notre jeunesse.

Ce que nous essayons de vous demander M. le président, ce n’est pas de vous occuper de nos problèmes internes. C’est plutôt, en tant que partenaire, de refuser de collaborer et de considérer comme étant un interlocuteur quelqu’un qui utilise des manières subversives, les tripatouillages constitutionnels pour rester au pouvoir, n’en faites pas un partenaire. Parce qu’habituellement, ce qui arrive M. le président, on utilise beaucoup de subtilités politiques dans le langage. Aussi longtemps qu’on va continuer à traiter cette question au cas par cas, comme on le dit en Afrique, selon la tête du client, on ne s’en sortira pas. Ne voyez pas le Tchad différemment que le Mali, la Guinée, la Côte d’ivoire. Cette question, traitons-la de façon transversale.

Vous vous êtes prononcés sur les questions de droits de l’Homme, il y a des valeurs que nous partageons et qui sont universelles. Le droit à l’alternance, c’est quelque chose qui représente l’oxygène de la démocratie. Peut-être que ça ne se résume pas à une histoire de nombre de mandats. Vous allez peut-être dire que nous sommes, bien entendu, disposés à gérer nos lois, définir le nombre de mandats, nous sommes d’accord sur tout ça. Mais encore une loi, il n’y a pas d’amalgame dans nos démarches.

Il ne s’agit pas de dire à la France : « Empêchez que tel le fasse ». Nous le ferons nous-mêmes, nous n’attendrons personne pour le faire à notre place. Nous continuerons à le faire, mais n’en faites pas des partenaires selon les cas en rapport avec soit des intérêts politiques, stratégiques ou militaires. C’est ce que l’Afrique ne comprend pas.

Admettez avec nous que cette subtilité entretient la suspicion. Ce que nous allons rebâtir à partir d’aujourd’hui, la confiance mutuelle est fondamentale. Mettons de côté tout ce qui peut entraîner le préjugé, la suspicion, les petits calculs. Certes, c’est politique. Mais les questions de ce type, nous africains, nous voulons que vous vous positionniez comme étant un partenaire des peuples africains, non pas un partenaire de syndicats de dirigeants africains ».

Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info

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