Les réactions à la nomination du premier ministre de la transition se poursuivent. Aussi bien les acteurs politiques que ceux de la société civile, chacun se fait entendre. Pour le président du Conseil National des Organisations de la Société Civile Guinéenne (CNOSCG), l’un des grands chantiers de Mohamed Béavogui doit être la mise en place d’un gouvernement en basant le choix des membres sur la confiance. Docteur Dansa Kourouma l’a dit dans une interview qu’il a accordé à un reporter de Laguinee.info quelques heures après cette nomination.
La première chose que l’interlocuteur demande au premier ministre de la transition, nommé hier soir par le colonel Mamady Doumbouya, c’est: « de constituer un gouvernement dont la composition puisse garantir la confiance, un gouvernement qui regroupe en même temps des qualités pour permettre d’abattre les grands chantiers qui l’attendent ». La deuxième, ajoute-t-il, c’est : « de mettre en place une feuille de route gouvernementale qui doit permettre de mettre en place un agenda claire de la transition autour des chantiers qui sont indiqués dans la charte ».
Poursuivant, Docteur Dansa Kourouma indique que la réforme constitutionnelle et institutionnelle doit être aussi une priorité pour Mohamed Béavogui.
« Il faut un projet de constitution qui puisse être adopté par le CNT, soumis au référendum et vulgarisé. Ensuite, procéder à des réformes institutionnelles, surtout des institutions qui garantissent la crédibilité, la fiabilité du processus électoral, assurer la continuité des services publics, poursuivre la moralisation de la gestion publique », a-t-il suggéré.
Selon le président du CNOSCG, les autres grands chantiers qui attendent le premier ministre sont la réconciliation des guinéens ainsi que la reforme de l’administration et de la justice.
« La cohésion est un défi important. Une personne de son profil qui est partagée entre deux régions, la Moyenne Guinée et la Guinée Forestière, est un profil important pour rassembler les guinéens. Je pense que s’il exploite cet atout, ça peut être un facteur de rapprochement, un facteur de réussite du processus de réconciliation. L’autre défi, c’est la réforme de l’administration, notamment l’administration publique et la réforme des services sociaux. Également, tout ce qui est lié à la refondation de la justice, une justice indépendante, une justice crédible. Aujourd’hui, la justice guinéenne est au plus bas niveau de sa crédibilité. Donc, il va falloir avoir beaucoup d’initiatives pour rebâtir le pouvoir judiciaire autour des vrais leviers d’indépendance, de transparence et de crédibilité », a-t-il dit.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
