En prélude à la commémoration très prochaine du triste anniversaire des massacres du 28 septembre 2009, Laguinee.info a rencontré ce samedi, 25 septembre 2021, la présidente de l’Association des Victimes, Parents et Amis (AVIPA). Madame Asmaou Diallo en a profité pour souhaiter que ces massacres soient le premier dossier à être jugé sous l’ère du CNRD.
C’est la douzième année de suite qui pointe à l’horizon depuis que ces massacres ont été commis au stade du 28 septembre de Conakry;et, c’est toujours l’attente pour les victimes. Mais avec le nouveau régime en place, l’espoir d’un procès renaît chez les victimes.
« Vous savez, lorsque les événements se sont passés en 2009, c’était au moment d’une transition. Donc, dix ans après le règne des civils, c’est encore les militaires qui reviennent. Nous espérons qu’ils vont juger ce dossier pour essuyer les larmes des victimes de ces massacres. On a l’espoir que ce dossier soit enfin programmé pour jugement. C’est pourquoi, à chaque fois qu’on a l’occasion, nous rappelons au colonel Mamady Doumbouya de faire attention à ce dossier. Je ne pense pas qu’il y a un guinéen qui ne connaît pas le dossier du 28 septembre. Donc, lorsque la transition sera mise en place, nous voulons qu’il accepte que ça soit le dossier du 28 septembre qui sera le premier dossier sur la table judiciaire. Déjà, c’est un dossier qui est sur la table judiciaire depuis 2009 à nos jours. Donc, ils doivent essayer de juger ce dossier le plus vite possible pour pouvoir ouvrir la voie à la justice », a plaidé Asmaou Diallo, président de l’AVIPA.
Notre interlocutrice poursuit en rappelant que plusieurs victimes des événements du 28 septembre 2009, notamment les femmes qui avaient été violées, sont stigmatisées aussi bien par leurs familles respectives que par la société. C’est pourquoi, ajoute-t-elle, il est important que justice soit rendue sur ce dossier.
« Je demande aux nouvelles autorités à la tête le Colonel Mamady Doumbouya, de donner la chance à la justice pour être la boussole de ce peuple, parce qu’il a lui-même dit et nous comptons sur ça. Nous comptons sur ce qu’il pense des victimes du 28 septembre pour qu’on puisse vraiment se retrouver parmi le peuple de Guinée, parce que nous sommes stigmatisés, nous sommes frustrés. Aujourd’hui, quand on parle du dossier du 28 septembre, il y a peu de considération. Vous savez qu’il y a eu beaucoup de femmes qui ont été violées. Certains disent qu’il n’y a pas eu viol, d’autres disent qu’elles ont voulu. Donc, pour essuyer les larmes de ces femmes violées, pour rendre les victimes dans leurs positions d’honneur, il faudrait qu’on juge ce dossier et qu’il y ait des réparations».
Entretien réalisé par Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
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