La cherté de certaines denrées alimentaires et produits locaux devient de plus en plus inquiétante dans la commune urbaine de Boké. Si certains acteurs concernés estiment que cette situation est due à la rareté des produits agricoles et le manque des terres cultivables, d’autres par contre, accusent la pléthore des sociétés minières implantées dans la région depuis des années, rapporte le correspondant régional de Laguinee.info basé à Boké.
Dans cette ville érigée en zone économique et spéciale, les produits locaux connaissent une flambée des prix très inquiétante. Du marché Hangar, en passant par la Gare routière de 400 bâtiments, les réalités sont tout autres, entre vendeurs et acheteurs.
M’mahawa camara est vendeuse des produits locaux au marché Hangar de Boké. Elle explique les difficultés auxquelles les femmes vendeuses sont confrontées dans l’achat et dans l’écoulement de leurs produits.
« Auparavant le prix de ces produits locaux n’était pas coûteux. Mais de nos jours, tous ces produits ont connu un coût exorbitant. Nous prenons ces denrées à Conakry pour les acheminer à Boké. Le choux était à 80 000 francs guinéens et 50 000 francs guinéens, mais aujourd’hui, si tu ne donnes pas 180 000 francs guinéens, tu ne les auras pas », a-t-elle fait savoir.
Cette cherté des prix des produits locaux ne reste pas sans conséquence dans l’activité quotidienne de ces femmes vendeuses qui importent souvent ces denrées de première nécessité. Kadiatou Sylla est vendeuse de choux, de tomate et de pomme de terre au marché de Koulifanya. Elle fait une étude comparative entre les prix d’hier et ceux d’aujourd’hui.
« On prenait ces articles à 80 000 francs guinéens et 100 000 francs guinéens, mais maintenant, le prix a augmenté à 300 000 francs guinéens et la vaccine de tomates est à 700 000 francs guinéens actuellement. Nous sommes très inquiets et le transport ne fait qu’augmenter », a-t-elle déclaré.
Autrefois considérée comme le grenier du pays, cette ville minière décrétée zone économique spéciale ne manquait de rien. La dégradation poussée de ses voiries urbaines et l’augmentation du prix des produits pétroliers constituent les facteurs justifiants la cherté de ces articles. Mariame Camara venue acheter des produits locaux livre ses impressions.
« Le gombo, la tomate et la pomme de terre sont tous des produits guinéens;mais, leurs prix ne font qu’augmenter et chacune des vendeuses trouve une explication en sa faveur. Si ces produits étaient importés, on pouvait comprendre. J’invite l’Etat de nous venir en aide», a-t-elle lancé.
Pour sa part, le président de la Chambre régionale du commerce d’industrie et d’artisanat de Boké invite le gouvernement à se pencher sur la réouverture des frontières terrestres afin d’équilibrer le panier de la ménagère. Le constat révèle que les prix de ces produits locaux augmentent de jour en jour dans cette ville minière du pays.
Depuis Boké, Alpha Oumar Bah pour Laguinee.info