Le président de la Ligue pour les Droits et la Démocratie en Afrique (LIDDA) s’est exprimé sur la prise du pouvoir par l’armée guinéenne le week-end dernier avec à la tête le Colonel Mamady Doumbouya. Pour l’ancien président de l’Institution Nationale Indépendante des Droits Humains (INIDH), ce Coup d’Etat était prévisible, parce que selon lui, le pays était complètement bloqué. Il l’a dit à l’occasion d’une interview qu’il a accordée à la rédaction de Laguinee.info ce vendredi, 10 septembre 2021.

A l’en croire, « toutes les conditions avaient été créées pour que la Guinée se retrouve dans une telle situation et c’est même étonnant qu’on soit arrivé jusqu’à aujourd’hui sans que quelque chose de ce type n’arrive. Parce que le pays était totalement bloqué. Un blocage économique, un blocage politique, un blocage social, des manifestations réprimées dans le sang, des responsables politiques et de la société civile arbitrairement emprisonnés, un dialogue politique qui se peinait à se mettre en place, un changement de Constitution avec tous les problèmes que cela a engendré. Vraiment, les germes d’une guerre civile étaient totalement présents, les risques d’une guerre civile étaient réels. Donc, l’intervention de l’armée nous permet d’économiser des vies humaines, de faire l’économie de la stabilité, d’éviter la guerre civile dont le spectre planait sur le pays depuis un bon moment. Donc, je pense que c’était pratiquement inévitable, c’était la seule option qui restait pour décrisper la situation politique et sociale et engager la Guinée sur la voie du dialogue et de la réconciliation nationale », a laissé entendre l’ancien président de l’INIDH.

Aux dires de notre interlocuteur, l’ancien président, Alpha Condé a refusé catégoriquement d’écouter tous les appels lui demandant de respecter la Constitution, les lois de la République et les principes démocratiques.

« C’est toujours une tristesse que le processus démocratique soit interrompu, mais nous avons tout fait pour empêcher que le pays en arrive là. Nous avons dénoncé, nous avons conseillé, nous avons proposé, nous avons suggéré de toutes les manières en écrivant officiellement au président, au Premier ministre pour qu’une situation pareille n’arrive pas. Malheureusement, Dieu n’a pas voulu que nous soyons écoutés et les résultats, c’est ce que nous voyons là », a déclaré Mamadi Kaba, président de la LIDDA.

Entretien réalisé par Ibrahima Sory Diallo et Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info