vendredi, novembre 22, 2024
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Angela Merkel à Moscou: les enjeux d’une dernière visite à Poutine

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■ Un contexte de tensions

Les relations entre Moscou et Berlin sont tendues depuis de longs mois. Il y a deux jours, les Affaires étrangères russes accusaient les Occidentaux et en particulier l’Allemagne de s’ingérer dans les élections législatives du mois de septembre. Allusion aux critiques virulentes formulées par Angela Merkel contre les autorités russes depuis l’empoisonnement d’Alexeï Navalny l’an dernier. L’opposant avait été soigné avec l’aval du Kremlin dans une clinique berlinoise.

Moscou reproche donc à Berlin de créer artificiellement le buzz autour de l’opposant emprisonné alors que les autorités font tout pour réduire au silence ses partisans : ses organisations ont été qualifiées d’extrémistes après leur auto-dissolution, leurs sites ont été bloqués sur le territoire russe, ses proches ont été condamnés à des peines de liberté surveillée lorsqu’ils n’ont pas carrément quitté le pays…

Conséquence : aucun de ses partisans ne peut se présenter aux législatives du mois prochain. Mais la chancelière aura également des griefs à faire valoir devant Vladimir Poutine. L’Allemagne accuse la Russie d’un piratage informatique à grande échelle des services de la chancellerie et du Bundestag opéré en 2015. En août 2019, Berlin avait imputé aux services russes le meurtre, au cœur de la capitale, d’un Géorgien de la minorité tchétchène. Et en février dernier enfin, un Allemand était accusé d’avoir transmis à des agents russes des plans détaillés du Bundestag.

■ Plusieurs autres dossiers chauds sur la table

On ne voit pas comment ils pourraient éviter de parler de l’Afghanistan. On le sait, la Russie a jugé positifs les signaux envoyés par les talibans depuis qu’ils ont repris Kaboul et reste disposée à maintenir le dialogue avec eux. Moscou soutient ainsi les efforts pour la création d’une structure de transition inclusive ouverte à toutes les forces politiques ethno-confessionnelles afghanes.

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À ce titre, la Russie soutient la médiation initiée par l’ancien président afghan Hamid Karzaï alors que l’opposition aux talibans s’organise dans le Panchir.

On imagine qu’il sera également question de l’Ukraine et du regain de tensions de ces derniers mois dans le Donbass. Berlin joue un rôle important en tant que membre du « format Normandie » dans la résolution de ce conflit. Et puis à l’heure où le prix du gaz s’envole, la question de l’achèvement du Gazoduc Nordstream II, de même que les quantités de gaz russe devant transiter par l’Ukraine, seront certainement discutées.

■ Apaiser les tensions avant de quitter le pouvoir

Angela Merkel, on le sait, a annoncé qu’elle quitterait la politique après les législatives allemandes du mois de septembre et cette dernière visite en Russie est sans doute l’occasion pour elle de remettre les choses à plat, de voir dans quelle mesure il est possible d’apaiser les tensions avec Moscou, avant qu’elle passe le témoin à son successeur.

(Avec RFI)

 

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