Depuis l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale des Nations Unies en 1999, la date du 12 août de chaque année est célébrée journée internationale de la jeunesse. La démarche vise à reconnaître et renforcer l’importance de la participation des jeunes dans les affaires courantes des États. Cette année, la célébration de cette journée intervient dans un contexte où le monde est secoué par la pandémie du Covid-19.
Pour le directeur exécutif du parlement des jeunes leaders de la société civile guinéenne, au-delà des autres défis quotidiens auxquels les jeunes font face tous les jours, cette pandémie a beaucoup affecté leur évolution. C’est pour toutes ces raisons que Thierno Abdoul Bah a tenu à interpeller le gouvernement guinéen sur la mise en place de certains outils fondamentaux pour l’épanouissement de la jeunesse. Il s’agit entre autres du Conseil National des Jeunes (CNJ), d’adapter la politique nationale de la jeunesse et de mettre en place un fonds national des jeunes. Il l’a dit à l’occasion d’une interview qu’il a accordé à un journaliste de Laguinee.info ce jeudi, 12 août 2021.
« La célébration cette année de la journée internationale de la jeunesse vient dans un contexte où le monde fait face à la pandémie du Covid-19, qui a affecté négativement l’évolution des jeunes. Sur le plan national, vous avez constaté les mesures drastiques liées à la lutte contre la Covid-19, notamment le couvre-feu, l’interdiction du rassemblement entre autres. Tout cela nous a permis aujourd’hui de réfléchir, de repenser et de contextualiser le modèle de jeunes, le modèle d’avenir que nous voulons en tant que jeunes. C’est pour cette raison d’ailleurs que cette année nous n’avons pas eu le temps de célébrer cette jeunesse en présentiel, mais nous avons prévu des activités à travers des séances de webinaire, des réunions en ligne que nous allons tenir avec l’ensemble des jeunes issus de toutes les corporations », a dit Thierno Abdoul Bah.
Bien que beaucoup de démarches soient entamées depuis 2017, la mise en place du Conseil National des Jeunes, cette structure dédiée à la jeunesse guinéenne tarde toujours. Pour le représentant sortant des jeunes et enfants de l’ONU pour l’Afrique, la mise en place de cette structure de la jeunesse a beaucoup d’avantages.
« Notre perception à ce niveau est alarmante, parce que tant que le Conseil national des jeunes tel que prévu par l’article 10 de la Charte africaine de la jeunesse à laquelle la Guinée a ratifié depuis 2011, n’a pas été mis en place, la jeunesse guinéenne sera privée de beaucoup d’avantages. Dans cette charte, il est mentionné que le Conseil national des jeunes est la structure faîtière nationale des organisations de la jeunesse autour du développement de notre pays. Mais, cela doit s’exprimer à travers trois angles. Le premier angle est sous la responsabilité totale des jeunes, parce qu’on ne peut pas parler du CNJ (Comité National des Jeunes) sans parler de la responsabilisation de la jeunesse. Le deuxième angle, c’est l’angle de l’engagement de la jeunesse. On ne peut pas parler du CNJ sans que la jeunesse soit engagée dans le processus du développement de notre pays. Le troisième, c’est l’angle de représentation de la jeunesse. Il faut que les jeunes soient représentés à travers le Conseil national de la jeunesse, non seulement au niveau local, au niveau national, au niveau africain et au niveau international. Si le CNJ existe, il servira de cadre de partenariat entre les jeunes et le gouvernement, y compris, les partenaires techniques et financiers, notamment des institutions internationales en charge des questions de jeunesse », a fait savoir Thierno Abdoul Bah.
A en croire monsieur Bah, « il faut que le gouvernement et les parties prenantes à savoir les jeunes, les partenaires techniques et financiers, arrivent à convoquer et organiser le congrès du CNJ pour que nous puissions avoir un bureau représentatif. Cela aujourd’hui reste l’ultime défit de la jeunesse guinéenne. Nous pensons aussi qu’il est extrêmement aussi important de réfléchir à réactualiser notre politique national de la jeunesse, parce qu’elle a expiré depuis 2020. Également, réfléchir par rapport à un fonds national des jeunes. Comment mettre en place un fonds national dédié à la jeunesse pour soutenir toutes les initiatives des jeunes sur le plan national. Un Conseil national des jeunes, une politique nationale des jeunes et un fonds national des jeunes sont des outils fondamentaux », a-t-il laissé entendre.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
Tél. : (00224) 621 28 03 88