La corruption n’est pas nouvelle dans plusieurs institutions de la Guinée. En longueur de journée, les gens sont confrontés à ces genres de pratique. Deux enseignants chercheurs de l’université de N’Zérékoré viennent de payer les frais. Ils ont été démis de leurs fonctions par le rectorat pour corruption. Il s’agit du chef du département de la Biologie et du chef de section suivi et évaluation au service de la scolarité, rapporte le correspondant de Laguinee.info basé à N’Zérékoré.
Selon le vice-recteur chargé des études, le chef du département de Biologie a été sanctionné parce qu’il avait laissé à la portée des étudiants les relevés de note;mais aussi, le manque de collaboration entre ses collègues de travail et l’insubordination.
« Le chef du département Biologie a été sanctionné pour le fait qu’il a laissé les relevés de notes originales que les enseignants déposent à son niveau à la portée des étudiants. Donc, les étudiants ont pris tout leur temps pour falsifier les notes. On a été alerté pour cela, mais il a gardé aussi longtemps les relevés de notes chez lui, au lieu d’envoyer à la scolarité pour que les calculs se fassent afin d’afficher les résultats des étudiants. Il y a aussi une étudiante qui avait témoigné contre lui pour lui avoir vendu des notes. Selon cette dernière, cet enseignant lui a vendu la note à 40 000 francs guinéens. Toutes ces preuves se sont passées devant les membres du Conseil de discipline. Au vu de tout cela, on a demandé au chef de département de présenter les preuves pour prouver son innocence;malheureusement, il n’a pas trouvé. Il y a aussi le manque de collaboration avec ses collègues. Le plus souvent il est enfermé sur lui-même, parfois quant il reçoit les ordres de ses supérieurs, il est parfois réticent. C’est pour toutes ces raisons, qu’on lui a démis de ses fonctions » a expliqué Docteur Ibrahima Bakayoko, vice-recteur chargé des études.
A en croire le vice-recteur, le second enseignant, démis de ses fonctions, a falsifié les notes et les a vendu aux étudiants à 1 000 000 francs guinéens. Plus loin, Docteur Bakayoko précise que certains étudiants qui devraient avoir la mention passable se sont retrouvés avec la mention bien sur leurs diplômes par le biais de la corruption de la part du chef de section suivi et évaluation au service de la scolarité
« Vu l’absence de ses collègues qui étaient partis pour la supervision du bac, il a profité du temps d’absence de ces gens-là pour falsifier les notes de certains étudiants. Après l’affichage des notes provisoires, il y avait certains étudiants qui ont revendiqué soit disant qu’il y avait des corrections sur leurs notes. Au retour du bac, on a siégé sur les résultats définitifs, on a tout arrêté. C’est après ces résultats définitifs, que certains étudiants ont constaté. Certains d’entre-deux qui devaient avoir passable se sont retrouvés avec la mention bien. Après les enquêtes, on a constaté que c’est Dansoko lui-même qui a volontairement falsifié ces notes-là moyennant quelque chose. Il y a un étudiant qui a dit qu’il lui a donné 1 000 000 de francs guinéens pour changer ses moyennes de passable à bien. Il a confirmé qu’il a volontairement falsifié les notes. Cela justifiait pour nous de le démettre de ses fonctions », a précisé le vice-recteur chargé des études.
Pour finir, Docteur Bakayoko a laissé entendre que les étudiants dont les notes ont été modifiées pour se retrouver avec les mentions bien, n’ont pas été touchés. Car dit-il, c’était la fin de leur cycle universitaire. Ils avaient déjà leurs diplômes, donc le rectorat ne pouvait pas modifier leurs notes sur le diplôme.
De N’Zérékoré, Jean Victor Mamy pour Laguinée.info
