Ce mardi, 10 août 2021, marque le premier anniversaire du décès de l’artiste, le percussionniste Papa Kouyaté. A cette occasion, ses amis d’enfance, ses proches collaborateurs et d’autres artistes lui ont rendu un vibrant hommage. C’était lors d’une conférence de presse organisée cette occasion à la Maison commune des journalistes à Kipé, dans la commune de Ratoma. C’était en présence de Jean Batiste Williams, de Justin Morel Junior, la fille du défunt et tant d’autres admirateurs l’artiste, a constaté Laguinee.info à travers un de ses journalistes qui était sur place.
Dans son intervention de circonstance, le Directeur national de la culture est revenu sur ce qu’il retient du percussionniste Papa Kouyaté.
« Je reviens de Papa Kouyaté, un homme de valeur, un artiste de talent, un musicien qui a plusieurs facettes. Il avait le rythme dans la peau, il avait une technique de jeu exceptionnelle. J’ai rarement vu un percussionniste aussi doué que Papa Kouyaté, qui pouvait sortir le son du Djimbé dans tous les instruments modernes. Le Djimbé étant un instrument traditionnel, il pouvait sortir le son dans n’importe quel instrument modèle de partition », a dit Jean Batiste Williams.
C’est pourquoi, aux dires de l’actuel directeur national de la culture, Papa Kouyaté, « fut un batteur imbattable, il fut un Djembéfola de grande valeur et il connaissait presque tous les rythmes guinéens pour ne pas dire africains. C’est pourquoi après les orchestres guinéens qu’il a eu à faire de Mamou à Dalaba, à Dubréka, Kélétigui et ses tambourins, Camayen Sofa et à tous les autres orchestres, il n’a eu aucune peine de venir sans répétition accompagner la grande Mama Africa pendant une trentaine d’années. Pour réussir ses prouesses, il faut certainement être doué mais avoir aussi des talents exceptionnels. C’est un grand homme que nous avons perdu, il sera difficilement remplaçable », a laissé entendre Jean Batiste Williams, directeur national de la culture.
De son côté, l’ancien ministre de la Communication, Justin Morel Juniora évoqué les débuts de son ami, le défunt Papa Kouyaté. « Papa Kouyaté a fait ses débuts au sein des orchestres Bafing Jazz de Mamou, après un apprentissage avec « La Gazelle », suivi d’un bref passage dans le Téné Jazz de Dalaba. Après cet orchestre, Papa Kouyaté a intégré le Soumba Jazz de Dubréka. Après sa brillante prestation au quinzième artiste national de 1956, le maestro Kélétigui Kouyaté l’a sollicité au sein de l’orchestre de la Paillote. Cumulativement à ses fonctions de percussionniste au sein de Kélétigui et ses tambourins, Papa Kouyaté a créé en 1973, l’orchestre galaxie « Sextet Camayenne » avec Justin Morel Junior, Jean Baptiste Williams et tant d’autres. Fort des expériences, Papa Kouyaté a été invité en 1970 sur instrument d’Ahmed Sékou Touré d’accompagner et intégré le Quintette de Myriam Makéba jusqu’à la mort en 2008 de Mama Africa. C’est dans cette optique qu’il a toujours accompagné et apporté sa touche aux orchestres Silly authentique, Bembeya Jazz et les héritiers de Sory Kandia. A la suite, Papa Kouyaté a été sollicité dans des nombreux studios d’ici et d’ailleurs. C’est à ce titre, il figure sur un grand nombre d’albums dont « Kouyaté et Kouyaté », « Lancey », « Kassé Mady » et tant d’autres », a fait savoir Justin Morel Junior.
A noter que Papa Kouyaté est né en 1950 à Mamou, de Teninké Mamadi et de Hadja Kaman Cissoko. Il est décédé le 10 août 2020 au Sénégal.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
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