Alpha Condé, pour exprimer son mépris vis-à-vis de Lansana Conté, a affirmé qu’il prend la Guinée là où Sékou Touré l’a laissée. Il a tendance à faire passer par pertes et profits les 24 ans de pouvoir de Lansana Conté.
Pour lui, il ne s’est rien passé de positif entre 1984, date de la mort de Sékou
Touré et 2008, date du décès de Lansana Conté.
L’explication qu’il donne est que le Président Conté, dépourvu d’instruction
et d’expérience, avait délégué tous ses pouvoirs aux anciens PM et que ceuxci, au lieu de développer le pays, l’avaient plutôt pillé. Et il veut trouver là une justification de son obstination à s’octroyer un troisième mandat puisqu’il dit que pour rien au monde il ne laissera le pays à ces anciens PM qu’il qualifie de prédateurs. Ces affirmations sont des contre-vérités qui ne
résistent pas à l’épreuve des faits.
– 1° La première contre-vérité est d’insinuer que Conté était ignorant et
qu’il manquait de capacités, d’expérience et de leadership si bien qu’il a laissé à ses collaborateurs, notamment à ses PM successifs, le soin de gérer le pays ;
– 2° La deuxième est d’affirmer ou d’insinuer qu’il n’y a pas eu de
développement pendant la deuxième République et que rien de positif n’a été fait ;
– 3° La troisième c’est d’attribuer à ces PM, plutôt à ceux parmi eux qui
sont dans l’opposition, tout ce qu’il considère, à tort ou à raison, comme des contre-performances de la deuxième République.
1°La première c’est d’insinuer que Conté était ignorant et qu’il manquait de capacités, d’expérience et de leadership si bien qu’il a laissé à ses collaborateurs, notamment à ses PM successifs, le soin de gérer le pays :
C’est une contre-vérité de dire ou d’insinuer que Conté était ignorant, qu’il
manquait d’instruction et d’expérience pour diriger le pays.
On peut rappeler qu’il était un militaire qui a reçu sa formation de base à l’école militaire préparatoire de Bingerville et qui a gravi tous les échelons de l’armée. Il a été intendant de l’armée, commandant de camp, commandant de zone militaire et Chef d’État-major adjoint de l’armée. En tant que Comazone de Boké, il a apporté un appui technique et logistique déterminant au PAIGC dans sa lutte pour l’indépendance de la Guinée Bissau.
C’est pétri de toute cette expérience et en raison de son tempérament
d’homme posé et réfléchi qu’il a été désigné par ses pairs le 3 avril 1984
comme Président du CMRN et Président de la République pour diriger le
pays. Investi de ces hautes fonctions, il a mené courageusement et avec
clairvoyance toutes les réformes politiques et économiques qui ont conduit à la restauration des droits et libertés des citoyens Guinéens, à l’instauration de la démocratie multipartite et au développement économique et social du
pays.
Contrairement à Alpha Condé, qui n’avait pas, comme l’a si bien dit El Hadj Mamadou Sylla, dirigé même un quartier, le Général Lansana Conté était pétri d’expérience dans le commandement et suffisamment outillé pour
diriger et développer la Guinée.
Il a déjoué tous les complots et tentatives d’assassinat organisés contre lui par ses adversaires.
Il a défendu courageusement la Guinée lorsqu’elle avait été attaquée dans ses frontières Sud par des hordes de rebelles venues du Libéria et de la Sierra
Leone en préservant l’intégrité territoriale de notre pays.
2° La deuxième contre-vérité est d’affirmer ou d’insinuer qu’il n’y a pas
eu de développement pendant la deuxième République et que rien de
positif n’a été fait
Personne ne peut nier que le Général Lansana Conté est le père de la liberté
du citoyen Guinéen : liberté d’expression, liberté d’association, liberté
d’entreprise, liberté de la presse, liberté de voyager…
Il a fait libérer tous les prisonniers politiques et a permis le retour en Guinée
de tous les exilés dont certains étaient condamnés par contumace à la peine
capitale.
Sur le plan macroéconomique, sous son impulsion, la Guinée a enregistré, entre 1990 et 2000, en moyenne, un taux de croissance de 5%, une inflation de 5% et un déficit budgétaire inférieur à 5%.
Il a mis en œuvre, avec l’appui des partenaires techniques et financiers, dans tous les secteurs, plusieurs projets et programmes de développement qui
ont permis de booster la croissance, de moderniser les infrastructures et de
développer les secteurs sociaux, notamment l’éducation et la santé. A titre d’exemple, dans le secteur de l’éducation, la mise en place des Programmes d’ajustement sectoriels de l’éducation (PASE) et EPT (Éducation pour tous) ont permis de porter le taux brut d’inscription au primaire de 26 à 80%.
Dans le secteur de l’énergie, la mise en œuvre des projets Energie 1 et
Energie 2 ont permis de restructurer le secteur, d’accroitre les capacités de production d’énergie grâce à la réalisation de Tombo 1, Tombo 2 et Tombo 3, la construction du barrage hydraulique de Garafiri et la réalisation des études APD de Kaléta et APS de Souapiti.
Au niveau des infrastructures routières :
– la route Conakry-Mamou, sur financement de la BAD, exécuté par
Bourdin et chaussés
– la route Mamou-Dabola, financée par la FED et exécutée par SATOM.
– la route Dabola-Cissela financée par la FED et exécutée par SATOM.
– la route Cisséla-Kouroussa financée par le Japon et exécuté par CSE.
– la route Dabola-Kouroussa financée par le FED et exécuté par SALINI.
– la route Kankan-Djelibakoro financée par le FED et exécuté par Astaldi.
– la route Djelibakoro-Doko financée par les fonds arabes et islamiques
et exécutée par HENAN Chine.
– la route Doko-Kourémalé financée par le FED et exécutée par SATOM.
– la route Gueckédou-Sérédou financée par les fonds arabes et islamiques et exécuté par Jean Lefèvre.
– la route Sérédou-Nzérékoré-Lola financée par les fonds arabes et islamiques et exécutée par l’entreprise brésilienne Andrade Guterrez.
– la route Conakry-Boffa, financée par le FED et exécutée par Jean Lefèvre.
la route Boffa-Kolaboungni financée par le FED et exécutée par Razel.
– les routes Tanènè-Fria, Boké-Sangarédi et Tanènè-Koba financées par le BND et exécutées par SANTULO.
– Au même moment, les routes Mamou-Faranah, Kissidougou-Faranah,
Mamou-Labé, ont été réhabilitées par Astaldi et le tronçon KM 36-Boffa par Sogea-SATOM sur financement du FED.
En termes d’ouvrages de franchissement, les ponts suivants ont été construits pendant la deuxième République, en lieu et place des bacs :
– le pont sur le Diani
– le pont sur la FATALA
– le pont sur le Niger àYirikiri
– le pont sur le Niger à Djelibakoro
– le pont sur le Bafing à Siguiri
– le pont sur le Cogon à Sangaredi
– le pont sur la Komba à Touba dans Gaoual
Il faut dire que tous ces projets ont été initiés, financés et exécutés grâce à la vision et à la crédibilité du Général Lansana Conté qui a toujours veillé à ce
que les marchés soient attribués à l’issue d’appels d’offre ouverts. Il a toujours personnellement veillé au recrutement d’une mission de contrôle pour s’assurer de la bonne exécution des projets dans le respect des délais et des budgets.
Au niveau du réseau interurbain, il a laissé un réseau bitumé de 2200 km
aujourd’hui complètement dégradé faute d’entretien. Aucune extension de ce réseau interurbain revêtu n’a été enregistré depuis en dehors des 135 km
reliant Nzérékoré à Beyla et réalisé par Rio Tinto.
3° La troisième c’est d’attribuer à ses PM, plutôt à ceux parmi eux qui sont dans l’opposition, tout ce qu’il considère, à tort ou à raison, comme des contre-performances de la deuxième République.
Que cherche ALPHA lorsqu’il tente de noircir le bilan du Général Lansana
Conté et de l’attribuer à ses PM devenus ses opposants ?
D’abord, on doit noter que tous les anciens collaborateurs du Général
Lansana Conté comme Kassory, Kiridi, MadiKaba Camara, Tibou Kamara
qui ont accepté de servir le tyran sont des cadres compétents et vertueux.
Par contre, ceux qui ont choisi de dénoncer et de combattre sa mauvaise
gouvernance comme Sydia Touré et Cellou Dalein sont les seuls responsables de ce que Alpha Condé considère comme le recul de la Guinée pendant la deuxième République.
Je demande à mes anciens collègues du gouvernement Conté, devenus. collaborateurs de Alpha, de ne pas laisser prospérer ces contre-vérités qui consistent à dire qu’il n’y a pas eu de développement sous le Général Lansana Conté parce qu’il aurait délégué tous ses pouvoirs à ses Ministres et PM que nous étions et que nous, au lieu de développer le pays, on l’a plutôt pillé. Il va jusqu’à affirmer que c’est notre sabotage qui a empêché la Guinée d’être la deuxième économie de la sous-région.
A moins que Alpha veuille que demain, l’histoire attribue ses échecs et
ses crimes économiques et humains à ses anciens PM.
Si c’est le cas, ça ne marchera pas parce que tout le monde sait que tout
se décide à Sékoutouréya même si on peut reprocher à certains PM d’avoir fait preuve de zèle et d’arrogance dans l’application des directives du tyran.
Dans tous les cas, Forécariah, préparez-vous, le risque est grand que
Alpha Condé veuille mettre toutes ses dérives sur la tête de vos enfants !