La question des détenus politiques a été de nouveau évoquée par le président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Il s’agit notamment du cas d’Etienne Soropogui, président du mouvement Nos Valeurs Communes; Keamou Bogola Haba, président d’honneur de l’UGDD et tous les autres prisonniers d’opinions qui sont toujours en détention à la Maison Centrale.
Pour Cellou Dalein Diallo, le président du mouvement « Nos valeurs communes » aurait pu bénéficier des mêmes avantages que les Chérif Bah et cie libérés récemment par la justice guinéenne. Il l’a dit à l’occasion d’un entretien qu’il a accordé à la rédaction de Laguinee.info hier, vendredi 06 août 2021.
« Je ne comprends pas le deux poids et deux mesures du gouvernement. Si vous prenez le cas d’Etienne Soropogui, il a été arrêté en même temps que Chérif Bah, Ousmane Gaoual, Cellou Baldé et Abdoulaye Bah pour les mêmes motifs. Et lui, il a été le premier à être malade. Il n’est même pas complètement remis, parce qu’il semble qu’il est à l’infirmerie. Alors, on ne peut pas comprendre pourquoi lui il ne bénéficie pas du même assouplissement que ceux qui ont été arrêtés dans les mêmes conditions que lui. Il souffre aussi des pathologies qui ont été identifiées par les médecins de l’hôpital Ignace Deen et de la sûreté », a fait savoir Cellou Dalein Diallo.
En outre, le président de l’UFDG estime que le président Alpha Condé reçoit des pressions sur le cas des détenus politiques en Guinée. Ce qui aurait, selon lui, facilité la libération conditionnelle de ses proches collaborateurs. Mais, ajoute-t-il, ce geste du pouvoir en place n’est pas suffisant pour décrisper la situation pendant que les autres séjournent toujours à la Maison d’arrêt de Conakry.
« Tout dépend de Alpha Condé. Je sais qu’il subit sans doute beaucoup de pression interne et externe. Est-ce que c’est une opération de communication pour essayer de mettre en évidence un humanisme, un respect pour les malades? Mais, en tout cas ce qui est clair, c’est une mesure que nous, nous ne considérons pas comme étant susceptible de décrisper la situation. Parce que d’abord, c’est des innocents qui ne méritent pas une liberté conditionnelle;mais, une liberté sans condition tout comme les 85 autres citoyens qui sont restés encore en prison dont Etienne Soropogui, Keamou Bogola Haba qui a été arrêté pratiquement le jour de leur libération. Bien-sûr, c’est deux poids et deux mesures. Ils sont tous des innocents et ils doivent être libérés sans condition», a laissé entendre Cellou Dalein Diallo.
Entretien réalisé par Abdourahmane Diallo et Ibrahima Sory Diallo pour Laguinee.info