Entamé depuis près de huit mois, le procès qui oppose le président du Bloc Libéral à ses anciens collaborateurs est toujours pendant devant le Tribunal de première instance de Dixinn. Docteur Faya Millimono accuse ces six démissionnaires dont le président du comité national des jeunes du parti de diffamation. Dans un entretien qu’il a accordé à un  journaliste de Laguinee.info ce jeudi, 15 juillet 2021, l’ex fédéral du parti à Washington, Abdoul Diop, est revenu sur, selon lui, la genèse de ce problème pour lequel la justice guinéenne a été saisie.

Rien ne va entre Dr Faya Millimono et certains de ses désormais anciens collaborateurs. C’est notamment le cas de  Abdoul Diop, ex fédéral du parti à Washington. Dans cet entretien, cet ancien haut cadre du BL a évoqué quelques-unes des principales raisons qui l’ont poussé à jeter l’éponge. «Tout est parti de la décision unilatérale de quelques membres du leadership du parti, pas les moindres, d’annuler le deuxième congrès du parti, tenu les 29 et 30 août 2020, pour la simple raison que les candidats que ces derniers supportaient avaient lamentablement perdu les élections en faveur de ces jeunes incriminés dans ce procès».

Selon notre interlocuteur, c’est pour exprimer leurs désaccords à cette décision jugée illégale et unilatérale par les concernés, que ces jeunes ont décidé d’animer une conférence de presse à la Maison commune des journalistes pour dénoncer, dit t-il, certaines pratiques au sein du parti, l’annulation du 2ème congrès, et la décision unilatérale d’aller à la reprise de ce congrès sans même avoir tiré les leçons du congrès qui a échoué et apporté les corrections nécessaires.

C’est au cours de cette conférence de presse ajoute Abdoul Diop « qu’ils ont déclaré que Dr Faya, le président du parti, dont le mandat avait d’ailleurs expiré depuis des mois, s’était unilatéralement opposé à la mise en place d’une commission d’enquête pour identifier les causes et situer les responsabilités, y compris par rapport au détournement des fonds, de l’échec du congrès avant la reprise intégrale de ce dernier comme le veut Dr Faya», a t-il dit.

Aux dires de l’ex fédéral du BL à Washington, c’est à l’issue de cette communication que Dr Faya Millimono a estimé que les jeunes dans leur déclaration ont porté atteinte à sa dignité. Mais, selon Abdoul Diop, cette déclaration incriminée n’a en aucun cas fait état d’un détournement de fonds dont le président du BL serait l’auteur.

« Beaucoup de militants et responsables du parti, y compris moi même, ont lu et relu la déclaration de ces responsables combattants et nous avons trouvé nulle part dans la déclaration où il est dit que Dr Faya a détourné des fonds, mais plutôt Dr Faya, en tant que Président du parti, a refusé qu’une enquête soit ouverte pour diligenter les responsabilités de ce détournement pour des raisons que lui seul sait », précise Abdou Diop.

L’ex représentant du BL à Washington reconnaît tout de même que le bureau exécutif du parti, présidé par le deuxième vice-président d’alors, Nema Chérif, à l’absence de Dr Faya, avait pris une décision de mettre en place une commission d’enquête pour situer les responsabilités de ce fameu détournement des fonds alloués aux fédérations de l’intérieur du pays pour leurs frais de connexion internet, afin de pouvoir voter en ligne a travers l’application zoom, lors du congres;mais, cette proposition avait été annulée, selon les informations qu’il a reçu de Conakry, par le président du parti à son retour. «Donc, c’est de cela qu’il s’agit dans cette affaire. Pourquoi le Président du parti a rejeté l’idée de la création d’une telle commission? Il est important que le public le sache, puisque la vocation d’un parti politique est d’accéder à la magistrature suprême du pays un jour. Est-ce que c’est de cette manière que l’on compte gouverner demain une fois aux affaires? En refusant d’ouvrir des commissions d’enquêtes indépendantes quand c’est nécessaire et violant les statuts et règlements intérieurs, qui constituent la constitution du parti, en longueur de journée! Alors, je pense que les Guinéens ne veulent plus de cette façon de gouverner, la Guinée a plutôt besoin d’un leadership visionnaire, avec une excellente capacité d’écoute et de gestion des conflits internes récurrents», a conclu monsieur Diop.

Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info

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