C’est une situation qui devient un véritable casse-tête chinois pour l’avocat. Arrêtés au mois de mars 2020 pendant le double scrutin législatif et référendaire, près d’une vingtaine d’opposants, principalement membres du Front National pour la Défense de la Constitution ( FNDC) croupissent à la Maison Centrale de Conakry sans jugement. L’information a été donnée à par Me Salifou Beavogui lors d’un entretien qu’il a eu avec un jounaliste de Laguinee.info ce dimanche, 11 juillet 2021.
Selon leur avocat, Maître Salif Béavogui, ces opposants ont été arrêtés à travers tout le pays, notamment à Lola, N’Zérekoré, Kissidougou, Faranah, Kankan. Parmi lesquels figurent, les nommés Ibrahima Bah, Souleymane Bah, Aliou Barry, Abdourahmane Barry, Thierno Hady Bah, Mohamed Sangaré, François Haba et plusieurs autres. Après leur arrestation au mois de mars 2020, ajoute l’avocat, ils ont été déposés pour un premier temps à Soronkoni avant d’être embarqués pour Conakry un mois après suite aux multiples dénonciations.
« A l’entrée de Conakry, à partir de 36, on en a jeté certains par terre là-bas et 17 autres ont été déposés à la CMIS numéro 4 à Entag et confiés à la DPJ. Après l’enquête à la DPJ, ils ont déposé les dossiers au Tribunal de première instance de Mafanco. Depuis le 1er avril 2020, le Tribunal a ouvert une instruction pour les faits qualifiés de port illégal d’uniformes, de participation à une association des malfaiteurs et de menaces de mort. Personne d’entre eux n’a été libéré chez le juge d’instruction, ils sont restés en prison. Le juge d’instruction après avoir fait son travail depuis le 07 octobre 2020, a requalifié tous les faits poursuivis contre mes clients et les a poursuivis pour attroupement sur la voie publique ou dans un lieu public susceptible de troubler l’ordre public ou la tranquillité. Depuis avril 2020 jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont pas été jugés, ils n’ont pas été libérés. Le dossier est à Mafanco pendant ce temps, ils sont tous malades en prison », explique Maître Salif Béavogui.
Poursuivant, l’avocat souligne que depuis qu’ils ont été placés sous mandat de dépôt à la Maison Centrale, il a mené toutes les démarches pour obtenir leur libération ou tout au moins leur jugement mais en vain. Il interpelle l’appareil judiciaire sur le cas de ces détenus pour qu’ils soient jugés ou libérés.
« Nous demandons qu’ils soient jugés ou libérés. Nous avons tout fait auprès du procureur, j’ai écrit, j’ai démarché, j’ai tapé à toutes les portes pour qu’on les juge ou qu’on les libère mais impossible », se désole Maître Béa.
Abdourahmane Diallo pour Laguinee.info
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