dimanche, novembre 24, 2024
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Journée Internationale de lutte Contre la torture: Témoignages émouvants des victimes de Koloma

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L’Assemblée Générale des Nations Unies  a proclamé le 26 juin de chaque année journée internationale pour le soutien aux victimes de tortures. L’objectif de cette résolution prise le 12 décembre 1997 consiste à éliminer la pratique de torture et assurer l’application effective de la Convention Contre la Torture et autres peines, traitements cruels, inhumains et dégradants. Si cette année aucune célébration officielle n’a eu lieu en Guinée, la journée ne passe tout de même pas inaperçue pour les victimes de la pratique. Un journaliste de  Laguinee.info est allé à la rencontre de certaines d’entre elles pour qui les blessures psychologiques restent encore fraîches.
Malgré des efforts fournis par les organisations nationales et internationales des droits humains évoluant en Guinée, la pratique de la torture est loin de trouver son épilogue. Durant les dernières manifestations pré et postélectorales, la Guinée a été le théâtre de nombreux cas de violence ayant conduit à de multiples arrestations. De nombreux cas de tortures ont été signalés à la suite des événements. A l’occasion de cette journée Internationale de lutte contre la torture, certaines victimes ont décidé de briser le silence, cette fois à visage découvert. C’est le cas de El Mamadou Samba Diallo alias Baba Samba, résidant dans le quartier Koloma dans la Commune de Ratoma ici à Conakry.  Victime de bavures policières pendant les dernières manifestations, Baba Samba vit aujourd’hui dans un handicap hérité des exactions. «  Moi personnellement j’ai connu la torture à plusieurs reprises. D’ailleurs même nous les habitants de Koloma ici nous sommes victimes de bavures policières. Toutes les fois qu’il y a manifestation, nous subissons des tortures de la part de nos forces de sécurité. Moi par exemple vous voyez mon pied, aujourd’hui je boîte, je marche difficilement. On a tiré à bout portant sur moi et pourtant au moment où ils ont tiré sur moi je tentais de sauver un jeune sur  qui ils avaient tiré à bout portant. Jusqu’à présent, je continue mon traitement à l’hôpital », témoigne-t-il.
Cet autre jeune élève affirme à son tour avoir été intercepté par la police alors qu’il faisait son examen d’entrée en 7ème année. Moussa Diao Bah, c’est son nom, rappelle avoir subi de la torture et d’autres violences corporelles ayant conduit à la perte de son œil. Les faits se sont déroulés à Koloma dans la commune de Ratoma. Il n’avait que 14 ans. « L’année dernière je faisais l’examen d’entrée en 7ème année. Malgré les manifestations notre maître nous disait d’aller suivre les cours de révision. Quand je quittais de l’école, je suis venu à un endroit où il y avait des  policiers et des gendarmes. Je me suis dit puisque je portais ma tenue ils ne vont rien me faire du mal. Je marchais tout doucement. C’est ainsi qu’après mon passage ils ont commencé à crier en disant:  »he! viens ici ». J’ai eu peur. J’ai cherché à fuir. Après ils m’ont attrapé. Il y avait quelqu’un d’entre-deux quand j’ai fais face à lui, le temps pour moi de dire pardon ne faites pas de mal, je suis élève, je viens de l’école sa trouvait qu’il m’a tapé avec son fusil sur mon œil et je suis tombé. Je ne sais plus maintenant ce qui s’est passé après. Le reste on m’a raconté. Selon ce qu’on m’a dit, ce sont des jeunes du quartier après le départ des forces  de sécurité qui sont venus vers moi; et, ont  trouvé que j’étais en vie. Ils m’ont emmené à l’hôpital Sino-Guinéen. C’est de là que j’ai été transféré au CHU de Donka. C’est quand j’ai retrouvé conscience que j’ai compris que j’avais perdu mon œil», raconte le jeune homme non sans peine. Moussa Diao Bah termine ses propos par interpeller l’État à prendre ses responsabilités pour lutter efficacement contre la violence des forces de sécurité en Guinée.

Pour les populations du quartier Koloma, épicentre de beaucoup des manifestations politiques, les tortures morales et physiques sont devenues le cauchemar des habitants. Dans cette partie de la commune de Ratoma, les victimes se comptent par centaines.

Ibrahima Foulamory Bah pour Laguinee.info

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