samedi, novembre 23, 2024
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Affaire Nanfo Diaby : la cour suprême tranchera le 1er juillet prochain

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L’audience publique de Ismaël Nanfo Diaby contre le Secrétariat général aux affaires religieuses a eu lieu ce jeudi, 24 juin 2021 à la cour suprême. Cet imam a été interdit d’officier des prières en langues nationales. Une décision attaquée par son avocat devant la cour suprême. A l’issue des débats, l’affaire a été mise en délibérée pour le 1er juillet a constaté un journaliste que Laguinee.info a dépêché sur place.

Au cours de l’audience, Maître Salifou Beavogui avocat de Ismaël Nanfo Diaby, précise que la Guinée est un pays laïque où chacun est libre de choisir sa foi religieuse dans la langue qu’il comprend le mieux. Un guinéen peut être un animiste, il peut être un chrétien, il peut être un musulman parce que chacun aspire une seule chose, c’est de s’attirer le pardon. C’est pourquoi il demande conformément à l’article 81 l’article et 90 de loi fondamentale à la cour suprême le sursi à l’exécution de la décision des autorités religieuses. Mais, pour le secrétariat général aux affaires religieuses, il n’est pas question de revenir à cette décision.

Au sortir de l’audience, Maître Salifou Béavogui a affiché son regret par rapport à l’absence de son client qui est incarcéré à Kankan depuis le jour de la fête de Ramadan. « Je regrette que monsieur Nanfo ne soit pas présent à cette audience. J’aurais souhaité qu’il soit présent à cette audience. Il l’a souhaité lui aussi. Mais malheureusement poursuivi, jugé et emprisonné, il est entrain de purger une peine arbitraire à partir de Kankan  ce qui l’a empêché d’être là aujourd’hui », indique-t-il tout en précisant que « le secrétariat général aux affaires religieuses a dans une décision du 30 juin 2020, décidé qu’il est formellement interdit à monsieur Nanfo Diaby, d’exercer une activité religieuse publique et parler au nom de l’islam sur toute l’étendue du territoire national. Sur la base de cette décision administrative, monsieur Nanfo Diaby, est persécuté, intimidé, recherché, inquiété, ses biens détruits, ses adeptes poussés à l’exil, toutes sortes de menaces imaginables contre sa personne et ses biens. Et la preuve est qu’il est même privé de sa liberté aujourd’hui », déplore-t-il

C’est pourquoi il m’a instruit, il m’a constitué à l’effet d’attaquer cette décision devant la cour suprême pour arrêter son exécution en attendant que la cour suprême, la chambre administrative ne décide sur sa validité ou non. « Il faut retenir tout de suite que cette décision prise par le secrétariat général de la ligue islamique viole les articles 10, 11 de la constitution guinéenne. La Guinée est une république indépendante, souveraine, unitaire, laïque, indivisible, démocratique et sociale. Elle respecte toutes les croyances. La république de Guinée respecte toutes les croyances. Donc il n’y a pas de raison qui puisse justifier la violation de ce principe. Or la décision de la ligue islamique viole délibérément, frontalement de façon inacceptable ce principe. Alors l’article 10 dispose que tout individu a droit à la liberté d’expression et d’opinion. Aujourd’hui on empêche notre client de parler au nom de l’islam dans sa langue qu’il comprend mieux. La prière en islam est une recommandation mais ce n’est pas une obligation textuelle. On ne me sortira aucune disposition de la loi qui empêche un guinéen de prier, de professer dans sa langue qu’il comprend le mieux. Donc aujourd’hui tout tournait au préjudice que cette décision peut créer, le préjudice peut être moral, matériel, financier, actuel, immédiat, direct, indirect, futur et présent. Et Dieu seul sait si cette décision administrative est une arme je dirais même un fusil détenu par des personnes qui cherchent à nuire à la réputation à l’honneur, au bien de mon client et il brandit cette décision à tout bout de champ. Et comme cette décision est attaquée au fond, nous avons demandé conformément à l’article 81 et 90 de la loi sur la cour suprême le sursis à l’exécution. Après débat l’affaire a été mise en délibéré pour décision rendue le 1er juillet 2021. Le 1er juillet 2021, la cour indiquera, la chambre indiquera sa position ».

Ibrahima Foulamory Bah pour Laguinee.info

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