À l’approche de la date limite du recensement des ressortissants guinéens en France, fixée au 20 juin, l’organisation du processus à Toulouse suscite colère et frustration. Dans un message adressé à l’ambassade de Guinée en France, une citoyenne guinéenne, Housseinatou Sow, exprime un cri de cœur face à ce qu’elle qualifie de désordre et de favoritisme manifeste.
« Nous faisons suite à votre demande invitant les ressortissants guinéens à se déplacer dans différentes villes pour participer au processus de recensement. » écrit-elle, rappelant que malgré les difficultés logistiques que cela impliquait, elle et d’autres compatriotes avaient choisi de répondre à cet appel dans un esprit de responsabilité collective. « Bien que trouvant cette démarche contraignante, nous avons accepté d’y répondre dans un esprit de civisme et de responsabilité citoyenne. »
Mais une fois sur place à Toulouse, la désillusion a été grande. Au lieu d’un processus équitable, transparent et fluide, Housseinatou Sow découvre une organisation pour le moins troublante. « Nous avons été très surpris et déçus de constater, qu’au centre de recensement de Toulouse, une “liste préexistante” de personnes à recenser est déjà établie. » Une pratique qu’elle juge injustifiée, contraire à toute logique administrative et dangereusement discriminatoire.
Pour elle, rien ne justifie que des listes soient établies à l’avance dans un processus censé être ouvert à tous. « Il serait à la fois logique et juste que le recensement s’effectue selon l’ordre d’arrivée, » insiste-t-elle, en soulignant que cette méthode garantirait un minimum d’équité, surtout dans un contexte où la date butoir approche à grands pas. « La date limite du 20 juin approche à grands pas et de nombreux compatriotes se déplacent depuis d’autres villes pour se faire recenser. »
Housseinatou ne s’exprime pas seulement pour elle-même. Elle relaye une inquiétude collective, partagée par d’autres Guinéens présents sur le terrain. « De nombreux ressortissants guinéens, y compris ceux résidant à Toulouse, rencontrent les mêmes difficultés à se faire recenser faute d’organisation claire et équitable. » Cette confusion alimente un climat de suspicion et de frustration. « Cela alimente un sentiment de frustration, voire d’injustice, et soulève des interrogations légitimes : assistons-nous une fois de plus à des pratiques de favoritisme ? »
Au-delà de l’aspect administratif, ce sont les sacrifices consentis par les citoyens qui rendent la situation encore plus révoltante. « Il est particulièrement préoccupant de voir des étudiants et des travailleurs sacrifier une journée entière, parfois de 6h à 20h dans l’espoir d’être recensés, pour finalement devoir rentrer sans avoir été pris en compte. » Pour elle, cette expérience est à l’opposé de ce que devrait incarner un service public digne de ce nom. « Est-ce réellement ce que l’on entend par “service aux citoyens” ? »
Face à ce constat amer, Housseinatou Sow lance un appel direct à l’ambassade. Elle demande des mesures urgentes pour redresser la situation et garantir à chaque Guinéen, sans distinction, le droit d’être recensé dans des conditions dignes et équitables. « Nous vous exhortons, dans un souci de justice et de responsabilité, à prendre dans les plus brefs délais les mesures correctives nécessaires afin de garantir un processus de recensement équitable, transparent et accessible à tous. »
Laguinee.info