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Sanction contre Lamine Guirassy : Asmaou Barry dénonce un abus de pouvoir et relance le débat sur les dérives de la HAC

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La décision de la Haute Autorité de la Communication (HAC) d’interdire à Lamine Guirassy d’exercer le journalisme jusqu’à nouvel ordre continue de susciter une vive controverse. Officiellement, cette mesure fait suite à un tweet qui lui est attribué, relayant l’information d’un prétendu séisme à Petit Simbaya. Mais la réaction de la société civile, à travers la voix d’Asmaou Bantignel Barry, activiste, ne s’est pas fait attendre.

« Une sanction. Un abus de pouvoir. Une indignation. »

Le ton est donné. Pour Asmaou Barry, cette interdiction professionnelle infligée à Lamine Guirassy dépasse les bornes de la régulation et relève d’une volonté manifeste de nuire à un acteur influent des médias. La nature de la sanction choque par sa dureté, d’autant qu’elle repose sur des éléments encore flous.

« Lamine Guirassy, interdit d’exercer le journalisme jusqu’à nouvel ordre, pour un tweet qui lui est attribué au sujet d’un prétendu séisme à Petit Simbaya. Cette sévère (et même méchante) sanction infligée à ce promoteur de médias, sonne comme un coup de massue. »

La HAC invoque l’article 106 de la Loi sur la liberté de la presse, qui permet de sanctionner la diffusion de fausses informations de mauvaise foi susceptibles de troubler l’ordre public. Mais selon plusieurs observateurs, dont Asmaou Barry, cette lecture de la loi soulève plus de questions qu’elle n’en résout.

« Si la HAC affirme se fonder sur l’article 106 de la Loi sur la liberté de la presse, plusieurs interrogations s’imposent. A-t-elle établi avec certitude que Lamine Guirassy est bien l’auteur du tweet en question ? A-t-elle envisagé la possibilité d’un piratage de son compte ? Et si M. Guirassy est effectivement à l’origine de la publication, s’agissait-il d’une première erreur ou d’une récidive ? La jurisprudence et l’esprit des lois invitent en pareil cas à tenir compte des circonstances atténuantes. »

La loi mentionne aussi que la mauvaise foi doit être établie avant toute sanction. Or, aucune preuve publique n’a été fournie à ce jour pour attester que Lamine Guirassy avait l’intention de désinformer ou de semer la panique.

« Par ailleurs, l’article 106 stipule que lorsqu’un tiers diffuse de fausses informations de mauvaise foi susceptibles de troubler l’ordre public, une sanction pécuniaire peut être envisagée. Or, la mauvaise foi n’est pas un automatisme : elle doit être prouvée. La HAC a-t-elle démontré que Lamine Guirassy agissait avec l’intention de nuire ? »

Ce n’est pas la première fois que Lamine Guirassy est ciblé par les décisions de l’organe de régulation. En 2023 déjà, plusieurs de ses médias avaient été fermés dans des conditions qui avaient provoqué un tollé. Pour Asmaou Barry, cette nouvelle sanction ne fait que confirmer une tendance inquiétante.

« Un an après la fermeture controversée de ses médias, cette décision contre Lamine Guirassy s’apparente à de l’acharnement. »

Face à cette situation, l’activiste lance une mise en garde à la HAC, qu’elle accuse de dériver de sa mission première au profit d’une logique répressive.

« Face à ces dérives, une chose est claire : la HAC gagnerait à faire preuve de retenue et de discernement. À force de “tirer sur tout ce qui bouge”, elle risque de s’éloigner de sa mission première de régulation équilibrée pour se transformer en instrument de répression. La presse guinéenne mérite mieux qu’un arbitraire sous couvert de régulation. »

L’affaire Guirassy révèle une fracture de plus en plus visible entre les institutions de régulation et une partie de la société civile, inquiète pour l’état de la liberté de la presse en Guinée. À mesure que les décisions contestées s’accumulent, la confiance s’effrite, et les appels à une régulation équitable, impartiale et fondée sur le droit se multiplient.

 

Laguinee.info

 

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