Un nourrisson est mort à l’orphelinat Saint-Kizito de Gouécké, dans la préfecture de N’Zérékoré, suite à des tirs de gaz lacrymogène lancés récemment par les forces de l’ordre dans la zone. L’information a été rendue publique ce dimanche par la Coalition des Orphelinats de Guinée, qui parle d’un acte « inconcevable » et exige l’intervention immédiate des autorités compétentes.
Dans un communiqué diffusé le 8 juin, la Coalition indique que l’enfant n’a pas survécu à l’exposition au gaz :
« L’orphelinat Saint-Kizito de Gouécké vient de perdre un bébé qui n’a pas pu supporter le gaz », peut-on lire dans la note signée par la vice-coordinatrice.
« Que ce petit ange qui n’a rien demandé se repose en paix », poursuit-elle.
Le gaz lacrymogène aurait été tiré par la police dans un contexte de tension lié à un conflit foncier dans la localité. L’orphelinat, situé à proximité de la zone d’intervention, aurait été directement touché par les émanations. Aucune version officielle des autorités n’a pour l’instant été rendue publique.
La Coalition des Orphelinats dénonce une situation grave et alerte sur la dangerosité des opérations de maintien d’ordre menées sans précaution autour des centres d’accueil pour enfants. Elle parle d’une « présomption d’un acte criminel commis par des personnes censées protéger la population », et demande l’ouverture d’une procédure judiciaire.
« Nous alertons l’opinion publique ainsi que nous demandons impérativement la réaction des autorités : Ministère de la Promotion féminine, de l’Enfance et des Personnes vulnérables, Gouvernement de la République de Guinée, OPROGEM, et toutes les personnes impliquées dans la protection des droits des enfants afin de prendre ce cas au sérieux », poursuit le communiqué.
La Coalition affirme que la sécurité des enfants dans les centres est compromise. « Nous ne sommes pas en sécurité dans nos centres », déplore la vice-coordinatrice, qui appelle à une mobilisation immédiate des institutions nationales et des partenaires internationaux.
Jusqu’à présent, aucune autorité n’a officiellement réagi. La Coalition, de son côté, affirme qu’elle poursuivra toutes les démarches nécessaires pour que les faits soient établis et que justice soit rendue.
L’identité du nourrisson décédé n’a pas été rendue publique. L’orphelinat Saint-Kizito, géré par des religieuses, accueille des enfants vulnérables dans cette zone enclavée de la Guinée forestière.
Affaire à suivre.
Laguinee.info