La scène est bien rodée : une visite officielle, des déclarations bienveillantes, et un soutien réaffirmé. Ce mercredi, le Représentant spécial du Secrétaire général des Nations Unies pour l’Afrique de l’Ouest et le Sahel, Leonardo Santos Simão, est venu saluer les efforts de transition en Guinée. Entre félicitations diplomatiques et engagements renouvelés, chacun a joué sa partition.
Accompagné d’une délégation onusienne, M. Simão a été reçu par le Premier ministre Bah Oury. Objectif affiché : « témoigner du soutien » des Nations Unies au processus de retour à l’ordre constitutionnel. En langage clair, encourager un chantier politique encore en cours, avec des fondations parfois mouvantes.
« La volonté politique manifestée par les autorités guinéennes ainsi que les performances économiques récentes ne laissent pas le Système des Nations Unies indifférent », a-t-il déclaré, soulignant les « avancées » observées – sans entrer dans le détail.
Du côté guinéen, on salue le geste. Bah Oury, fidèle à sa ligne, a martelé la détermination du gouvernement à conduire les réformes. Parmi elles, l’assainissement du fichier des partis politiques, présenté comme une mesure pour « améliorer la qualité de l’espace public ». Une opération jugée salutaire par certains, mais dénoncée par d’autres comme une mise en ordre sélective du paysage politique.
Le Premier ministre a aussi renouvelé l’engagement du pays à coopérer étroitement avec l’ONU. Paix, stabilité, développement durable : les grands mots étaient au rendez-vous.
Mais au-delà des déclarations, une question persiste : les « avancées » saluées suffiront-elles à convaincre une population guinéenne de plus en plus impatiente face à une transition qui s’éternise ? Car si le langage diplomatique préfère l’encouragement à la critique, sur le terrain, beaucoup attendent des actes concrets plutôt que des visites de courtoisie.
Laguinee.info