Ce lundi 2 juin, Cellou Dalein Diallo, ancien Premier ministre guinéen, a participé aux travaux de l’Ibrahim Governance Weekend (IGW), un événement phare consacré aux défis de la gouvernance en Afrique. L’édition 2025 se tient à l’hôtel Mövenpick de Marrakech.
Ngozi Okonjo-Iweala : « L’aide appartient au passé »
En ouverture, Ngozi Okonjo-Iweala, directrice générale de l’OMC, a lancé un message fort : la baisse dramatique de l’aide publique au développement (APD) pourrait marquer la fin d’une époque. Elle a exhorté les pays africains à mobiliser leurs propres ressources, à améliorer la gouvernance et à attirer les investissements privés, seuls leviers durables de financement.
Priorités africaines : intégration, éducation, emploi
La session « L’Afrique que nous voulons » a rappelé les grandes priorités définies par l’Union africaine : infrastructures, éducation, santé, énergie, digitalisation, et création d’emplois pour la jeunesse. Un échange de haut niveau entre Mo Ibrahim et Moussa Faki, ancien président de la Commission de l’UA, a permis de débattre des défis majeurs de l’intégration régionale.
Financement international : une répartition inéquitable
La session suivante, « Plus que des montants accrus, des outils efficaces », a soulevé des questions sur les réformes du système financier mondial. L’Afrique n’a reçu que 6,5 % des allocations de droits de tirage spéciaux (DTS) du FMI, une part jugée insuffisante par les participants, qui appellent à une gouvernance plus équitable des institutions financières internationales.
Investissements : un paradoxe africain
Malgré des rendements attractifs, l’Afrique peine toujours à séduire les investisseurs privés. La session « Investir en Afrique » a mis en lumière l’écart entre le risque réel et sa perception par les marchés, souvent influencée par les agences de notation. Le consensus des intervenants : la stabilité, la transparence et un climat des affaires sain sont essentiels pour attirer les IDE.
Le message de Cellou Dalein Diallo
Dans un message publié après les travaux, Cellou Dalein Diallo a salué la qualité des débats et a insisté sur l’urgence, pour les États africains, de s’émanciper de la dépendance à l’aide extérieure, en misant sur la bonne gouvernance, la crédibilité économique et la responsabilité politique.
« L’Afrique a les ressources humaines, naturelles et intellectuelles pour se prendre en charge. Encore faut-il que la gouvernance suive », a-t-il rappelé.
Laguinee.info