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Propos xénophobes visant les Guinéens au Sénégal : «Ils sont chez eux», déclare le PM Ousmane Sonko

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C’est un message clair, sans ambiguïté, que le Premier ministre sénégalais Ousmane Sonko a adressé ce week-end depuis Conakry. En marge de sa visite officielle en République de Guinée, le chef du gouvernement a fermement condamné les propos à caractère xénophobe tenus récemment à l’encontre des ressortissants guinéens vivant au Sénégal.

« Des propos à ne pas prendre au sérieux »

Face à la presse, Ousmane Sonko n’a pas mâché ses mots. Interpellé sur les déclarations hostiles à l’égard des Guinéens circulant ces derniers jours, notamment sur les réseaux sociaux, il a rejeté ces discours, les qualifiant d’irresponsables et sans fondement.

« Ce sont des propos à ne pas prendre au sérieux. En tout cas, tant que nous serons au pouvoir. Je pourrais dire pour qu’on soit là 50 ans ou moins », a-t-il déclaré, exprimant ainsi l’engagement ferme de son gouvernement à lutter contre toutes les formes de xénophobie.

En prononçant ces mots à Conakry, Ousmane Sonko a tenu à rappeler les liens historiques et fraternels qui unissent les peuples sénégalais et guinéen. Il s’est inscrit en faux contre toute tentative de division fondée sur l’origine ou la nationalité.

L’Afrique, une terre d’accueil

Pour le Premier ministre, la tradition d’hospitalité est une valeur profondément enracinée dans les sociétés africaines. Il a tenu à souligner que le Sénégal, comme la Guinée, a toujours été un pays d’ouverture.  « Le Sénégal comme la Guinée, comme toutes les terres africaines, sont des pays d’ouverture, des pays d’accueil. »

Toutefois, Ousmane Sonko reconnaît qu’un encadrement des mouvements de populations est nécessaire. « Chaque pays doit réglementer les entrées et les sorties sur son territoire national, ne serait-ce que pour des soucis de sécurité », a-t-il précisé, tout en insistant sur le fait que cela ne doit jamais servir de prétexte à l’intolérance ou à la stigmatisation.

« Nous ne pouvons pas accepter des idéologies xénophobes »

Le Premier ministre a ensuite réaffirmé avec force son opposition à tout discours haineux. Il a rappelé que, même dans une démocratie comme le Sénégal, la liberté d’expression n’est pas synonyme de permissivité sans limites.

« Le Sénégal est un pays démocratique où la liberté d’expression est garantie, la liberté d’association également. Mais ces libertés sont encadrées. Nous ne pouvons pas accepter des idéologies xénophobes. »

Cette déclaration se veut à la fois un rappel aux principes démocratiques et un avertissement à ceux qui tentent d’utiliser ces libertés pour diffuser des messages de haine.

Un message fort à l’attention des Guinéens du Sénégal

S’adressant directement aux ressortissants guinéens vivant au Sénégal, Ousmane Sonko a tenu à les rassurer sur leur sécurité et leur place dans la société sénégalaise.

« Je peux rassurer tous les Guinéens. Vous connaissez déjà mes positions sur la question que j’ai exprimées à toutes les occasions à l’Assemblée nationale et lors de la campagne électorale. Je peux rassurer les Guinéens qui vivent au Sénégal qu’ils sont chez eux, qu’ils continuent à être chez eux. »

Ce message de soutien se veut une réponse directe aux inquiétudes croissantes exprimées par certains Guinéens de la diaspora, face à la montée de propos hostiles dans l’espace public.

L’alerte sur les réseaux sociaux : réguler sans censurer

Ousmane Sonko a profité de l’occasion pour élargir sa réflexion à la problématique plus globale des discours de haine sur les réseaux sociaux. Il a souligné le rôle de ces plateformes dans la diffusion de propos toxiques, souvent à l’origine de tensions communautaires.

« De manière générale, la question que vous soulevez maintenant me permet d’aborder une autre sur les discours d’intolérance et de haine facilités par les réseaux sociaux. »

Il appelle ainsi à une régulation responsable de ces espaces numériques, sans pour autant porter atteinte à la liberté d’expression. Le défi consiste, selon lui, à trouver un équilibre entre liberté et responsabilité, dans un contexte où les propos publiés en ligne peuvent avoir des répercussions réelles sur le vivre-ensemble.

Un plaidoyer pour l’unité africaine

La prise de position d’Ousmane Sonko dépasse le cadre d’un simple incident verbal. Elle s’inscrit dans une démarche plus large de défense des principes de solidarité africaine, de tolérance et de coexistence pacifique. Dans une sous-région souvent marquée par des tensions migratoires ou identitaires, sa voix se veut celle d’un dirigeant résolument tourné vers l’unité et la stabilité.

À travers son discours, le Premier ministre sénégalais pose les bases d’une gouvernance fondée sur la dignité humaine, la justice sociale et le respect mutuel, des valeurs essentielles pour construire une Afrique forte, unie et solidaire.

Laguinee.info

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