Une onde de choc secoue la localité de Foulaya Cité, dans la commune rurale de Damakania (Kindia), après la noyade tragique d’un adolescent de 16 ans dans une ancienne mine d’extraction de diamant abandonnée depuis plusieurs années.

Le drame s’est produit jeudi dans l’après-midi, dans une zone marécageuse appelée « Bas-fond », située derrière l’université de Kindia, vers Kossovo. La victime, Alhassane Diallo, élève en classe de 6e à l’école primaire Nasroullahi, s’était rendue sur les lieux avec des amis pour couper du bambou, avant de se baigner dans la mine. Il ne ressortira jamais de l’eau.

Le président du district de Foulaya Cité, Alpha Kalidou Mara, revient sur les circonstances :

« J’ai reçu un appel signalant la noyade d’un adolescent. Sur place, une foule était déjà rassemblée. Les jeunes du quartier ont entamé des recherches pendant près d’une demi-heure. C’est finalement un certain Mohamed qui a repéré le corps. Ce trou est profond et large, vestige d’une exploitation de diamants active depuis 1998. Malgré les risques, des enfants viennent souvent s’y baigner. Ce jour-là, après avoir coupé du bambou, l’un de ses amis lui aurait conseillé de se laver. C’est à ce moment qu’il s’est aventuré dans la zone la plus profonde. »

Le père de la victime, Mamadou Saïdou Diallo, résident du secteur 142, témoigne avec douleur : « J’ai passé la journée de jeudi avec mon fils. Nous avons même prié ensemble à 14 heures. Peu après, j’ai reçu l’appel m’annonçant sa noyade. Alhassane avait une sœur jumelle. Malgré notre immense tristesse, nous remercions les autorités, les sages et les voisins pour leur soutien. J’ai déjà trouvé en moi le pardon pour mon fils. »

Alertée, la brigade de recherches de la gendarmerie s’est rendue sur les lieux pour effectuer les constatations d’usage. Le corps d’Alhassane a été remis à sa famille dans la journée de vendredi, dans une atmosphère lourde d’émotion et de recueillement.

Ce drame relance la question de la sécurisation des anciennes zones minières, devenues de véritables pièges mortels pour les populations riveraines, en particulier les enfants.

De Kindia, Joël Francis Kolié 33.10, pour Laguinee.info