Moins d’une semaine après son éviction de la Banque centrale de la République de Guinée (BCRG), Souadou Baldé fait un retour remarqué sur la scène administrative. Par décret présidentiel lu à la télévision nationale dans la soirée du jeudi 29 mai, le Général Mamadi Doumbouya l’a nommée directrice générale du Patrimoine bâti public.

Un retour express au cœur de l’appareil d’État pour celle qui occupait encore récemment le poste de 2e vice-gouverneure de la BCRG, avant d’être remplacée par Almamy II Sylla.  En moins d’une semaine, Souadou Baldé quitte la haute sphère monétaire pour prendre les rênes d’un service névralgique de l’administration guinéenne.

Un poste stratégique et sous tension

Le Patrimoine bâti public, sous la tutelle du ministère de l’Urbanisme, est un service stratégique dans la gestion et la sécurisation des biens immobiliers de l’État, souvent au cœur des batailles d’influence et des opérations de récupération foncière. Le choix de Mme Baldé, technocrate rigoureuse connue pour sa discrétion, pourrait répondre à une volonté de crédibiliser davantage l’institution, dans un contexte où les autorités de la transition ont fait de la moralisation de la gestion publique un cheval de bataille.

Une nomination politique ou technocratique ?

En nommant une personnalité récemment remerciée, le général Doumbouya envoie un double signal : la rupture avec un poste n’est pas synonyme d’exclusion, et la compétence peut être redéployée là où l’exigence de résultats est immédiate. Reste à savoir si cette réaffectation est perçue comme une promotion, une compensation ou un repositionnement stratégique dans les coulisses du pouvoir.

Quoi qu’il en soit, Madame Souadou Baldé prend désormais la tête d’un secteur où l’efficacité et la probité sont scrutées à la loupe. Sa capacité à naviguer dans ce nouvel environnement, aux enjeux politiques plus exposés que ceux du secteur bancaire, sera déterminante pour la suite de sa carrière.

Laguinee.info