La condamnation de l’opposant guinéen Aliou Bah à deux ans de prison ferme ne passe pas. Depuis l’annonce du verdict en appel, les réactions internationales se multiplient, mettant en lumière une inquiétude croissante face à la tournure que prend la transition guinéenne.
L’Union européenne a été la première à réagir officiellement. Dans une déclaration sans équivoque, son représentant Anouar El Anouni s’est dit « préoccupé » par la décision de justice : « L’Union européenne prend note avec préoccupation de la condamnation en appel à deux ans d’emprisonnement de l’opposant politique Aliou Bah. La liberté d’expression et le pluralisme politique sont des éléments fondamentaux pour une transition inclusive et pacifiée. »
Dans la foulée, des voix politiques européennes se sont également fait entendre. Le député français Aurélien Saintoul (La France Insoumise) a vivement dénoncé la situation sur le réseau X (anciennement Twitter) : « 2 ans de prison pour « offense au chef de l’État », le putschiste Mamadi Doumbouya ! Que fait donc la #France à soutenir ce régime qui emprisonne ses opposants comme Aliou Bah, ou les fait disparaître comme FONIKÉ MENGUÉ et Billo Bah ? »
Ces critiques font écho aux préoccupations de nombreuses organisations de défense des droits humains, qui s’inquiètent d’un durcissement du climat politique en Guinée. Elles interpellent aussi les partenaires étrangers du pays, de plus en plus pressés de justifier leur soutien à une transition jugée de plus en plus autoritaire.
Pour rappel, le président du Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL), Aliou Bah, a été condamné pour « offense au chef de l’État ». Le 28 mai 2025, la Cour d’appel de Conakry a confirmé en intégralité le jugement de première instance, le condamnant à deux ans de prison ferme. Une décision que ses partisans jugent politique, et que son parti qualifie de « verdict de la honte ».
Laguinee.info