spot_img
spot_imgspot_imgspot_imgspot_img
spot_img

Mandiana : extraits de naissance en vente, la police interpelle quatre personnes

À LIRE AUSSI

Le ver était dans le fruit. Alors que le Programme national de Recensement administratif à Vocation d’État civil (PN-RAVEC) se veut un outil de justice sociale, gratuit et accessible à tous, quatre individus ont été arrêtés pour avoir tenté d’en faire un fonds de commerce dans le district de Gbonko, sous-préfecture de Niantanina, préfecture de Mandiana selon les informations rapportées par la Direction nationale de la Police. 

Un programme gratuit, une pratique tarifée

Ce mardi 27 mai, les services de sécurité, sur instruction directe du Directeur général de la Police nationale, le Général de Division Djenaba Sory CAMARA, ont présenté au Commissariat Central de Mandiana les présumés auteurs d’une escroquerie bien rodée : faire payer aux citoyens des extraits de naissance dans un programme pourtant gratuit.

Les faits, d’une gravité certaine, ont éclaté au grand jour grâce à la publication d’une vidéo virale sur Facebook. On y voit des citoyens alignés, argent à la main, espérant obtenir les précieux documents. Une scène surréaliste dans le cadre d’une opération nationale censée corriger les injustices administratives, pas en créer de nouvelles.

Trois cadres locaux au cœur du système

Parmi les mis en cause figurent des responsables à différents niveaux de l’administration locale :

  • Idrissa Konadi Diakité, président du district de Gbonko, présenté comme la cheville ouvrière du réseau et celui qui encaissait l’argent des citoyens ;
  • Ibrahima Diakité, chargé de l’état civil du district de Niantanina ;
  • Ibrahima Barry, secrétaire général de la Délégation spéciale de Niantanina

Selon le Commissaire principal Mamadou Salifou SOW, Commissaire Central Adjoint de Mandiana, ces hommes auraient « directement ordonné et organisé » la monétisation illégale de l’accès à l’état civil. Un quatrième individu, dont l’identité n’a pas été dévoilée, a également été interpellé pour complicité présumée.

Une ligne rouge franchie

La réaction des autorités n’a pas tardé. Une « tolérance zéro » a été martelée par les responsables sécuritaires et judiciaires de la région, bien décidés à restaurer la crédibilité du PN-RAVEC et à faire de l’état civil un droit effectif, et non un privilège marchandé.

Au-delà des arrestations, cette affaire soulève une question dérangeante : combien d’autres districts monnayent en silence un programme destiné à réparer des décennies d’oubli administratif ?

Une enquête encore ouverte

Les investigations se poursuivent. D’autres complicités ne sont pas exclues, notamment parmi ceux qui, au sein des structures décentralisées, auraient détourné la mission du PN-RAVEC à des fins personnelles.

 

Dans une région longtemps laissée en marge des politiques publiques, cette affaire jette une ombre sur la volonté de l’État d’assurer une gouvernance équitable. Mais elle révèle aussi une nouvelle posture des autorités : celle d’un État qui entend ne plus laisser passer l’inacceptable.

 

 

 

 

 

 

- Advertisement -
spot_img
spot_img

ECHO DE NOS RÉGIONS