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Retrait des permis miniers en Guinée : Dr Sékou Kouressy Condé plaide pour le respect des droits et la priorité à l’agriculture

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Le retrait de plusieurs permis miniers effectué par les autorités guinéennes continue de faire couler beaucoup d’encre. Dans un contexte de transition politique et économique, la question soulève à la fois des préoccupations juridiques, environnementales et de développement. Dr Sékou Kouressy Condé, président du parti ARENA et expert en gestion des conflits, a réagi à ce sujet en mettant l’accent sur deux priorités : le respect des droits fondamentaux des citoyens et la nécessité de replacer l’agriculture au cœur du développement national.

Une procédure qui doit respecter le droit

S’agissant des entreprises concernées par les retraits de permis, Dr Kouressy Condé insiste sur l’importance du respect du droit à la défense. Pour lui, aucune mesure ne doit être prise de manière unilatérale sans donner la parole aux parties prenantes : « Les personnes concernées par ces permis vont s’exprimer directement ou à travers des avocats ou à travers des structures chargées de ces questions-là. »
Cette déclaration traduit une volonté de voir l’État adopter une approche équitable, respectueuse des principes de justice et de transparence.

Il rappelle que les institutions républicaines doivent impérativement jouer leur rôle pour garantir les droits de tous les acteurs : « Moi, je pense que les institutions républicaines doivent jouer tout leur rôle pour défendre les droits des citoyens. Et les citoyens doivent tout faire pour rester dans leur rôle. »

L’agriculture, richesse oubliée ou richesse d’avenir ?

Au-delà de l’aspect purement juridique, Dr Kouressy Condé oriente la réflexion sur une problématique de fond : la nature même de la richesse nationale. Il reconnaît que le projet Simandou 2040 constitue une avancée dans la manière dont la Guinée aborde l’exploitation minière.
« C’est pour la première fois que la Guinée aborde les questions minières de façon décomplexée, pour dire que c’est notre principale richesse. »
Cependant, il émet une réserve de taille : « Naturellement, ça ne devait pas être notre principale richesse, notre principale richesse devait être l’agriculture. »

À travers cette prise de position, Dr Condé relance un débat essentiel sur les choix de développement du pays. Il estime que la Guinée dispose d’un potentiel agricole immense, largement sous-exploité, qui pourrait à la fois nourrir sa population, créer des emplois durables et stabiliser son économie.

Des infrastructures en progrès, mais pour quelle finalité ?

Le président du parti ARENA reconnaît par ailleurs les efforts de désenclavement en cours, qu’il considère comme un levier indispensable au développement rural :
« Aujourd’hui, il y a un processus de désenclavement du pays, les routes et les ponts progressent, donc un pays désenclavé est un pays qui est accessible. Et l’agriculture et l’élevage doivent être nos ressources principales. »

Dans cette logique, il appelle à une synergie entre les projets miniers et les secteurs de l’agriculture et de l’environnement. Il ne s’oppose pas à l’exploitation des ressources minières, mais plaide pour une approche globale et durable : « Moi, je salue la proclamation, la dédramatisation de nos projets miniers, et en faire une vision, mais accompagnée, naturellement, par des questions liées à l’environnement, liées à l’agriculture, à la promotion de l’agriculture et de l’élevage. »

Une vision pour l’après-transition

En prenant position sur ce dossier sensible, Dr Sékou Kouressy Condé interpelle les autorités sur la nécessité de concilier rigueur juridique, équité sociale et vision économique à long terme. Son intervention appelle à un recentrage sur les priorités nationales, à commencer par la souveraineté alimentaire et le développement rural, deux piliers qu’il considère comme essentiels à la stabilité et à la prospérité de la Guinée.

IAC, pour Laguinee.info

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