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Recensement, exclusions et détentions : le MoDeL démonte la « transition en trompe-l’œil » du CNRD

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Le Mouvement Démocratique Libéral (MoDeL) n’a pas mâché ses mots. En marge d’une réunion politique tenue ce samedi, le parti d’Aliou Bah  aujourd’hui derrière les barreaux  a tiré à boulets rouges sur la conduite de la transition, dénonçant un processus électoral biaisé, des déclarations officielles « cousues de contre-vérités » et une dérive autoritaire de plus en plus assumée.

Un recensement qui sent la poudre

Censé être la clé d’un scrutin crédible, le recensement biométrique en cours, notamment à l’intérieur du pays, est présenté par le MoDeL comme une vaste opération d’illusion. Moïse Diawara, porte-parole du parti, décrit une logistique à bout de souffle : « Dans les préfectures et districts, les équipements sont défectueux, l’électricité est quasi inexistante. Et on voudrait nous faire croire que tout est prêt ? C’est une mise en scène électorale, pas une préparation sérieuse d’élections. »

Bah Oury : des paroles pour l’exportation

Le MoDeL a également réagi aux propos tenus par le Premier ministre à Abidjan, où celui-ci a tenté de rassurer sur le bon déroulement de la transition. Pour Diawara, il s’agit d’un discours formaté pour l’international, loin des réalités locales : « Ce qu’il a dit à Abidjan ne résiste pas à l’épreuve des faits. Ici, les opposants sont traqués, emprisonnés ou poussés à l’exil. De quelle inclusion parle-t-on ? Ce gouvernement vend à l’extérieur une image qui ne reflète en rien la situation sur le terrain. »

Aliou Bah, prisonnier politique ?

La détention d’Aliou Bah, figure montante de l’opposition, est au cœur de l’indignation du MoDeL. Son arrestation est qualifiée de manœuvre politique grossière. « On cherche à neutraliser un homme qui dérange, qui incarne une alternative. On emballe le tout dans une procédure sans queue ni tête. C’est une persécution politique, rien d’autre », martèle Diawara. Et d’ajouter : « Le CNRD avait juré de ne pas faire de politique. Aujourd’hui, il l’instrumentalise. »

Un processus électoral ou une pièce de théâtre ?

Au vu des multiples blocages, exclusions et tensions, le MoDeL se demande si les élections auront réellement lieu. « Comment parler d’élections alors que les conditions minimales ne sont pas réunies ? C’est une démocratie de façade qu’on nous sert, avec des coulisses obscures et des rôles soigneusement distribués. »

En dénonçant une transition verrouillée, le MoDeL ne fait pas que crier à l’injustice. Il met en lumière une stratégie plus vaste : celle d’un pouvoir qui, sous couvert d’organisation, s’accroche, étouffe l’opposition et tente de légitimer une mise à l’écart systématique de toute voix discordante.

Dans cette pièce qui se joue actuellement, une chose est claire : la démocratie guinéenne reste en répétition générale.

Laguinee.info

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