Dans une déclaration officielle lue ce jeudi soir depuis son siège à Conakry, le RPG arc-en-ciel a tranché dans le vif. Le parti se présente comme victime de manœuvres internes et réaffirme son attachement indéfectible à Alpha Condé, son président fondateur. Une sortie qui intervient alors que le paysage politique guinéen est en pleine recomposition.
Un message à double tranchant
Le ton est grave, mais le message est clair : le RPG arc-en-ciel n’entend ni fusionner, ni se faire récupérer. Le parti revendique son statut de formation légale, née en 1992, forte d’un « long héritage de luttes patriotiques ». Une manière de rappeler son rôle dans l’accession d’Alpha Condé à la magistrature suprême, mais aussi de défendre sa légitimité dans le tumulte politique actuel.
Cible : les ex-compagnons devenus gêneurs
Sans nommer ses adversaires internes, la direction du parti accuse frontalement « d’anciens membres » de tenter un détournement politique du RPG. Ces derniers sont décrits comme « sans légitimité ni responsabilité », porteurs de projets qualifiés d’« utopiques » et déconnectés de la base.
Le RPG assume un langage dur : les initiatives de ces dissidents seraient, selon lui, motivées par des intérêts personnels, loin des valeurs fondatrices du parti. Et la riposte est chiffrée : 13 000 comités de base, des centaines de milliers de militants, une présence sur quatre continents — autant d’arguments pour se présenter comme une structure vivante et résistante.
Un parti, un homme
La déclaration se conclut par une fidélité réaffirmée au Professeur Alpha Condé, décrit comme « président fondateur et guide ». Un choix assumé, mais qui pourrait aussi susciter des interrogations : alors que nombre de formations politiques guinéennes s’interrogent sur leur avenir, le RPG campe sur une figure unique, sans ouvrir de perspective nouvelle.
Contexte : tensions et recompositions
La sortie du RPG intervient dans un moment politique sensible. De nombreuses formations historiques font face à des crises internes, entre querelles de leadership et tentations de regroupement. Dans ce climat, le parti jaune semble faire le pari du repli identitaire, misant sur sa structure et son histoire pour tenir la ligne.
Reste à savoir si ce rappel à l’ordre renforcera la cohésion ou accentuera les fractures. Car si le RPG se veut « force tranquille », la scène politique guinéenne, elle, est tout sauf paisible.
Laguinee.info