Après plus de cinq mois de silence hors du territoire national, Lansana Kouyaté, président du Parti de l’Espoir pour le Développement National (PEDN), a regagné Conakry ce jeudi soir. L’ancien Premier ministre, atterri à l’aéroport international Ahmed Sékou Touré, a tenu à dissiper d’entrée toute rumeur de fuite ou d’exil.

« Partir en exil, c’est ça, vous pensez ? », interroge-t-il devant une nuée de journalistes. Avant de trancher : « Je vais quand je veux, je reviens quand je veux. C’est une terre de liberté. » Un message clair, presque cinglant, envoyé à ceux qui, dans l’ombre ou à voix haute, avaient suggéré une désertion politique.

Sur un ton posé mais ferme, Kouyaté a également tenu à marquer la différence entre sa formation et les autres grands partis actuellement en proie à des guerres de succession et de leadership :

« Dieu merci, le PEDN réussit à fédérer des gens autour d’un idéal. » Et de rappeler que la stabilité ne s’improvise pas : « Diriger un parti, c’est pas facile… là où vous regroupez les hommes, il faut de la sérénité. » Une manière subtile de se positionner en contre-modèle dans une scène politique guinéenne éclaboussée par les divisions internes.

Quant à son retour au bercail, le leader du PEDN l’assume avec émotion, mais sans nostalgie passive :

« Ça me fait chaud au cœur… Mais que j’ai pas passé de façon inutile à l’extérieur. » Une déclaration à double tranchant : le cœur est à Conakry, mais l’esprit reste en alerte, prêt pour les prochains rounds.

Avec ce retour orchestré dans une sobriété calculée, Lansana Kouyaté signe non seulement la fin d’une absence prolongée, mais peut-être aussi le début d’un nouveau chapitre politique. Reste à savoir si le PEDN saura transformer cette stabilité revendiquée en force électorale. Le terrain, lui, n’attend personne.

Laguinee.info