L’annonce du Premier ministre guinéen, Amadou Oury Bah, sur la tenue d’une élection présidentielle couplée aux législatives en décembre 2025 continue de faire des vagues. Cette fois, c’est Dr Édouard Zoutomou Kpoghomou, vice-président de l’Alliance nationale pour l’alternance et la démocratie (ANAD), qui hausse le ton chez nos confrères d’Africaguinee.com, pointant une démarche à la fois « inappropriée sur la forme et sur le fond ».
Pour le leader de l’UDRP, cette déclaration faite hors du territoire national, à l’occasion de l’Africa CEO Forum à Abidjan, traduit une méthode de gouvernance unilatérale :
« Ce qui est curieux, c’est que c’est en dehors de la Guinée qu’on annonce de telles nouvelles. Et ceux qui sont intéressés justement par cette date sont complètement hors du circuit », s’indigne-t-il.
L’homme politique déplore l’absence de concertation avec les partis et les forces vives du pays, rappelant que ce n’est pas la première fois que des dates électorales sont lancées sans suite concrète.
« On avait annoncé une consultation électorale durant le premier trimestre de 2025, mais cela n’a pas eu lieu. Depuis lors, on s’évertue à annoncer çà et là des dates. Finalement, on ne sait pas à qui il faut croire », déplore Dr Kpoghomou.
Il remet également en question la légitimité même de cette annonce, affirmant que cette prérogative n’appartient pas au Premier ministre :
« Il n’appartient pas au Premier ministre d’annoncer des dates. Si les préparatifs sont faits, nous pensons que le président de la transition, qui fait office de chef de l’État, doit prendre un décret qui fixe justement les contours de cette élection. »
Quant au référendum constitutionnel prévu en septembre 2025, également évoqué par le chef du gouvernement, le doute persiste. Pour Dr Kpoghomou, cette succession d’annonces sans cadre légal clair ni consensus politique s’apparente à une stratégie de diversion :
« Si cela n’est pas fait dans les règles, cela veut dire qu’on est simplement en train de faire de la diversion. »
Enfin, il remet en cause le couplage des scrutins, qui selon lui, « n’est pas prévu par la charte » et ne respecte aucune procédure institutionnelle.
Alors que l’exécutif tente de rassurer sur l’issue de la transition, les voix de l’opposition rappellent que sans cadre légal ni dialogue inclusif, les promesses électorales risquent de demeurer de simples annonces politiques.
Laguinee.info