Le décès du père de Billo Bah, jeune militant disparu depuis juillet 2024, a suscité une réaction ferme de la part de Cellou Dalein Diallo, président de l’Union des Forces Démocratiques de Guinée (UFDG). Dans une déclaration rendue publique ce samedi 10 mai 2025, l’opposant politique a exprimé sa compassion envers la famille tout en dénonçant la persistance des disparitions forcées dans le pays.
« J’ai appris ce jour, samedi 10 mai 2025, la triste nouvelle du décès du père de Billo Bah, porté disparu depuis de longs mois. J’adresse mes condoléances émues à la famille éplorée, confrontée à la double peine de perdre un père, rappelé à Dieu, et d’être privée d’un fils, victime de disparition forcée », a-t-il déclaré.
Billo Bah, militant connu dans les milieux associatifs, a été enlevé en juillet 2024 dans des circonstances encore non élucidées. Depuis, sa famille est restée sans nouvelles. Son père, profondément affecté par cette situation, est décédé sans avoir revu son fils. Pour M. Diallo, cette épreuve illustre un drame plus large.
« Beaucoup de familles guinéennes sont, aujourd’hui, coupées des leurs, victimes d’assassinats, de disparitions forcées, de kidnappings et de séquestrations dans le plus grand secret », a-t-il affirmé, en référence à d’autres cas signalés dans le pays ces derniers mois.
Dans sa prise de parole, le président de l’UFDG a également pointé du doigt le climat politique et social, qu’il juge favorable à l’impunité. « Au lieu de réclamer la justice pour toutes ces victimes ainsi que la vérité sur le sort des citoyens dont personne n’a de nouvelles, des compatriotes, à la recherche du gain facile et obsédés par le pouvoir, soutiennent les auteurs de ces crimes odieux. »
Si aucune réaction officielle n’a pour l’instant été enregistrée du côté des autorités, plusieurs observateurs évoquent une montée des tensions autour des droits humains en Guinée. Des ONG locales et internationales continuent d’appeler à la transparence et à l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur les cas de disparition.
Cellou Dalein Diallo, de son côté, appelle à la solidarité : « Chacun devrait se mettre à la place des victimes et de leurs familles et compatir à leurs malheurs. Nous n’avons pas le droit d’abandonner nos concitoyens dans la souffrance et la détresse. »
Et de conclure : « J’en appelle à la solidarité avec toutes les victimes directes et indirectes de la folie liberticide de la junte et avec tous ceux qui sont brimés dans leurs droits. Ensemble, unis et solidaires, nous vaincrons. »
Le décès du père de Billo Bah réveille ainsi les inquiétudes autour des libertés publiques et du traitement réservé aux voix critiques du régime actuel.
Laguinee.info