Le rideau n’est pas tombé. Trois ans après un scrutin contesté, Bobi Wine revient sur la scène politique avec une détermination intacte. L’opposant ougandais, ex-star de la pop devenue figure de proue de la contestation, a annoncé ce vendredi son intention de se lancer à nouveau dans la course présidentielle de 2026. Un défi frontal à Yoweri Museveni, président inamovible depuis 1986.

À 43 ans, Robert Kyagulanyi de son vrai nom n’a pas perdu la verve ni la colère. Il accuse le régime en place de « verrouiller le jeu démocratique » et d’« instrumentaliser la justice » pour écarter toute voix dissidente. En ligne de mire : un pouvoir qui a survécu à tous les scandales, toutes les critiques, et même à la Constitution elle-même, modifiée pour permettre à Museveni, aujourd’hui octogénaire, de rester aux commandes.En 2021, Bobi Wine avait pourtant bousculé les lignes, récoltant officiellement 34,8 % des voix, un score qu’il n’a jamais reconnu, dénonçant des fraudes massives et des résultats téléguidés. Ce qui a suivi : des arrestations, des partisans tabassés, des meetings interdits, une assignation à résidence… et un silence assourdissant de la communauté internationale.

« L’Occident ferme les yeux sur les violations flagrantes des droits de l’homme dans notre pays », tonne Wine selon africanews.com. Une accusation qui résonne dans un contexte où la répression s’est banalisée, et où l’alternance semble relever de l’utopie.

Face à un Museveni qui n’a pas encore officialisé sa candidature, mais dont personne ne doute des intentions, le scrutin de janvier 2026 s’annonce comme le remake d’un combat inégal. Une opposition jeune, populaire, mais traquée. Un régime ancien, impopulaire, mais armé jusqu’aux dents. Et au milieu, un peuple qui rêve toujours de changement, mais qui paie cher le prix de l’espoir.

2026 pourrait être l’année du sursaut. Ou du déjà-vu.

Laguinee.info