Conakry, 9 mai 2025 – Dans un contexte de fragmentation du paysage syndical guinéen, la Fédération Syndicale des Professionnels de l’Éducation (FSPE) prend le taureau par les cornes. Depuis ce jeudi, 08 mai 2025, l’organisation tient un atelier de formation syndicale à l’hôtel de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry. L’objectif est clair : armer ses membres face aux défis multiples qui minent l’efficacité syndicale dans le pays.
Trois jours pour former, comprendre et mieux agir
Durant trois jours – jusqu’au 10 mai – des syndicalistes venus de toutes les préfectures de Guinée échangent, apprennent, et se forment. Sous le thème évocateur « Défis et opportunités dans un contexte de multiplicité d’organisations syndicales en Guinée », la FSPE mise sur la transmission de compétences concrètes. Au menu : gestion des cotisations, organisation interne des bureaux syndicaux, mais aussi législation du travail, avec un focus particulier sur la loi L027 qui encadre le statut des fonctionnaires.
Pour Elhadj Mamadou Saliou Diallo, responsable de la formation au sein de la FSPE, cette session marque une nouvelle étape. « Nous sommes dans une dynamique de relance du bureau exécutif », affirme-t-il. Et cela passe par une meilleure maîtrise des outils syndicaux, trop souvent négligés.
Former ou échouer : pas d’alternative
Le ton est donné par le secrétaire général par intérim de la FSPE Alpha Gassimou Barry. Pour lui, il n’y a pas de syndicat fort sans syndicalistes bien formés : « Un syndicaliste mal formé, c’est un danger pour la société », tranche-t-il, lucide. À ses yeux, cette initiative n’est qu’un début : « Notre objectif, c’est de former tous nos mandants de Conakry à l’intérieur du pays. »
Une vision partagée au sommet syndical
M. Sékou Camara, cadre de la Confédération Nationale des Travailleurs de Guinée (CNTG), faîtière à laquelle est affiliée la FSPE, abonde dans le même sens. Chargé des conflits et négociations, il salue la démarche : « Toutes les préfectures sont représentées de façon massive. Nous espérons qu’au sortir de cet atelier, chacun soit outillé, mieux syndicalisé. »
Un signal fort dans une période floue
Alors que les syndicats guinéens peinent à parler d’une seule voix, la FSPE fait preuve de méthode et de détermination. En misant sur la formation et la cohésion, elle envoie un signal fort : le syndicalisme guinéen peut encore se réinventer. À condition d’investir dans l’humain.
Laguinee.info
