L’ancien Premier ministre guinéen Ibrahima Kassory Fofana ne comparaîtra pas ce jeudi devant la chambre des appels de la CRIEF. Et pour cause : son état de santé, jugé « préoccupant » par ses avocats, ne lui permettrait plus ni de se tenir debout, ni même de s’asseoir, selon les confidences de Me Dinah Sampil à Africaguinee.com.
Condamné en première instance à cinq ans de prison pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, l’ex-chef du gouvernement n’a jamais comparu physiquement devant la Cour depuis l’ouverture de la procédure. À la veille de l’audience en appel, la défense se prépare sans l’accusé, misant sur une stratégie exclusivement écrite.
« Notre client ne peut plus s’asseoir dans son lit, son état s’est aggravé ces derniers jours », déclare Me Sampil, soulignant que cette situation dure depuis plus de deux ans. Un détail médical difficile à vérifier, mais qui pèse désormais lourd dans la balance judiciaire.
En l’absence de leur client, les avocats de Kassory Fofana disent avoir remis à la Cour un dossier documenté, censé démontrer l’inexistence de détournement dans l’affaire des 15 milliards de francs guinéens. Selon la défense, seuls 3 milliards auraient été effectivement utilisés légalement pour soutenir l’ANIES dans la riposte contre la COVID-19. Les 12 milliards restants, eux, auraient été réaffectés à la présidence dans le cadre d’un processus administratif dûment acté par un décret.
« Nous avons produit les pièces justificatives à l’intention de la chambre, du procureur spécial et de la partie civile », affirme Me Sampil, précisant qu’à l’heure actuelle, aucune réplique officielle n’a encore été enregistrée.
Ce procès en appel, bien que dominé par l’absence physique du principal intéressé, pourrait rouvrir le débat sur la santé des anciens dignitaires poursuivis par la CRIEF, mais aussi sur la gestion politique des dossiers financiers sensibles. En attendant, la Cour devra trancher entre les pièces produites et les charges établies, dans un climat judiciaire où la présence ou l’absence de l’accusé semble, désormais, reléguée au second plan.
Laguinee.info