jeudi, mai 8, 2025
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CRIEF : un cambiste condamné pour détournement de 4,6 milliards GNF

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Le 6 mai dernier, Mamadou Mounir Diallo, cambiste exerçant à Madina, a été condamné à trois ans de prison ferme par la Cour de Répression des Infractions économiques et Financières (CRIEF) pour abus de confiance. Une décision qui met fin à une affaire complexe dans laquelle l’accusé est reconnu coupable d’avoir détourné 4 milliards 600 millions de francs guinéens.

La condamnation, définitive après épuisement des recours, est intervenue après plusieurs mois de débats dans lesquels le prévenu n’a jamais contesté les faits. Pour l’avocat de la partie civile, Me Lanciné Diabaté, l’absence de contestation est un élément majeur du dossier. « Il n’a jamais nié les faits. Les décisions se sont succédé sans aucune objection de sa part », a rappelé l’avocat selon Mosaiqueguinee.com.

Sept victimes, constituées parties civiles, ont porté plainte contre le cambiste, et l’affaire a traversé plusieurs étapes judiciaires, de la chambre de jugement à la chambre des appels. Le prévenu, malgré sa reconnaissance des faits, a tenté une manœuvre pour échapper à la peine en sollicitant un délai de six mois pour payer une caution de 500 millions de GNF, un délai qui lui a été accordé. Mais, après six mois, aucune somme n’a été versée. Il s’est même engagé à rembourser la dette, mais à raison de 5 millions de GNF par mois, une proposition jugée irréaliste par les parties civiles.

L’avocat des victimes, Mamadou Aliou Diallo, a dénoncé l’absurdité de cette offre : « Il propose de payer 5 millions par mois pour une dette de 4,6 milliards. Cela représente des décennies de paiements, une situation totalement inacceptable ». Le plan de remboursement, jugé bien trop faible pour une somme aussi colossale, témoigne de l’incapacité apparente de Mamadou Mounir Diallo à honorer ses obligations.

La défense, représentée par Me Mohamed Abou Camara, conteste la nature pénale de l’affaire, la qualifiant plutôt de litige civil. Selon lui, la condamnation est injustifiée et son client ne pourra jamais rembourser cette somme tant qu’il demeure incarcéré. « Si Mamadou Mounir Diallo n’est pas en liberté, comment pourrait-il honorer sa dette ? » interroge l’avocat, se posant en défenseur d’un prévenu qu’il estime pris dans un engrenage judiciaire.

Ce cas illustre les dilemmes d’une justice face à un détournement d’une telle ampleur : les plaignants, poussés par l’urgence de récupérer leurs fonds, et le prévenu, qui se retrouve prisonnier d’un système judiciaire qui semble lui accorder peu de chance de s’acquitter de sa dette.

En attendant que la situation trouve une issue, Mamadou Mounir Diallo, incarcéré à la maison centrale de Conakry, devra désormais faire face aux conséquences de son acte, tandis que les victimes, quant à elles, continuent de réclamer leur dû, sans certitude quant à la possibilité de le récupérer un jour.

Laguinee.info

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