Le recensement biométrique, censé être un acte citoyen gratuit et ouvert à tous, connaît des remous dans le secteur de Kountia-village, quartier de Kountia-Sud. Le mardi 6 mai 2025, plusieurs citoyens ont dénoncé des pratiques jugées anormales autour de la distribution des fiches et des tickets indispensables à l’enrôlement. En toile de fond : des accusations de vente illégale de documents supposés être gratuits.
Sur le terrain, la tension est palpable. Certains habitants, frustrés, parlent d’un climat de confusion, voire d’injustice. L’un d’eux, ayant requis l’anonymat, affirme avoir dû négocier l’achat d’une fiche en dehors des heures normales : « Je suis allé chez lui la nuit pour avoir la fiche de recensement puisque je rentre tardivement du boulot. Il m’a demandé 300 000 francs guinéens. » L’homme dit avoir insisté, plaidant son incapacité financière. Finalement, la fiche lui aurait été remise contre 10 000 francs guinéens. « Il me l’a rempli et difficilement, elle a été signée », précise-t-il.
D’autres témoignages abondent dans le même sens. Des jeunes seraient devenus des intermédiaires informels, proposant des fiches à des prix allant jusqu’à 25 000 francs guinéens, selon plusieurs habitants. « Les responsables ont fait disparaître les fiches pour vendre ça aux gens », accuse un citoyen visiblement révolté. Ces pratiques, si elles sont avérées, excluent de fait les plus démunis du processus d’enrôlement et compromettent leur droit de vote.
Face à ces allégations, le chef de quartier se défend. Il nie toute implication des autorités locales et affirme avoir renforcé le dispositif pour fluidifier l’opération : « J’ai interdit la délibération des tickets désordonnée. Désormais, les tickets sont remis à partir de 6 heures. » Il martèle également que « les fiches sont gratuites » et que toute autre pratique est condamnable.
Mais ces assurances officielles peinent à convaincre. Les témoignages se multiplient, et l’écart entre la parole des autorités et le vécu des citoyens entretient une atmosphère de méfiance. Derrière les files d’attente et la mobilisation apparente des habitants de Kountia-village se dessine une autre réalité, où des irrégularités semblent s’être installées dans l’ombre du processus.
Si aucune preuve formelle n’a pour l’instant été rendue publique, ces récits soulignent la nécessité d’une vigilance accrue. Pour nombre d’observateurs, seule une enquête indépendante pourrait faire la lumière sur les faits et restaurer la confiance dans ce processus crucial pour la participation démocratique.
IAC, pour Laguinee.info