Les enquêtes ouvertes depuis janvier 2023 sur les crimes de sang perpétrés sous le régime de M. Alpha Condé sont-elles en train d’être étouffées ?
C’est, en substance, l’alerte lancée par l’Association des Victimes d’Injustice et Parents du Régime Alpha Condé (AVIPRAC) et l’IRDED, qui dénoncent un silence coupable des autorités de la Transition.
Dans une déclaration au vitriol, les deux organisations accusent : malgré les promesses faites aux victimes, le dossier semble s’enliser à cause du manque de volonté politique et de soutien financier. Et ce, alors que les faits sont graves : assassinats, répressions sanglantes, disparitions. Une mémoire encore vive dans l’esprit des familles endeuillées.
L’attente a trop duré
Le 20 janvier 2023, des enquêtes préliminaires avaient été engagées, avec à la clé l’espoir d’un passage rapide à l’étape judiciaire. Plus d’un an plus tard, l’attente se transforme en colère. Le transfert du dossier devant le Tribunal de Première Instance de Dixinn pour la désignation d’un juge d’instruction se fait toujours attendre. Pourquoi ? À qui profite ce blocage ?
« Nous avons cru à la justice. Aujourd’hui, nous avons le sentiment d’avoir été trahis », regrettent les signataires, qui disent refuser de céder au découragement. Si rien ne bouge, ils brandissent une menace claire : recourir à la procédure de saisine directe du juge d’instruction en se constituant partie civile.
L’impunité comme système
Pour l’AVIPRAC et l’IRDED, ce blocage n’est pas une simple négligence administrative : c’est un signal inquiétant. L’impunité serait-elle en train de redevenir la règle en Guinée ? « Il faut que cela soit clair : nous n’abandonnerons jamais tant que justice ne sera pas rendue », préviennent-ils, déterminés.
Le message est lancé au Président de la Transition, au Premier ministre et au Garde des Sceaux : sans justice, il n’y aura ni réconciliation, ni paix durable. Et sans vérité, la démocratie restera une illusion.
Une Guinée sans justice est une Guinée sans avenir
En conclusion, l’IRDED appelle à des actes concrets : appuyer les parquets, garantir l’indépendance des magistrats et faire toute la lumière sur les crimes passés. « La primauté du droit ne se proclame pas, elle se prouve. »
La balle est désormais dans le camp des autorités de la Transition. Vont-elles laisser pourrir le dossier ou choisir, enfin, de faire tomber le mur du silence ?
Laguinee.info