La Cour de répression des infractions économiques et financières (CRIEF) a tranché avec fermeté. Ce lundi, sa chambre de jugement a condamné Ibrahima Chérif Bah, ancien gouverneur de la Banque centrale de la République de Guinée, à cinq ans de prison ferme pour une série de crimes financiers d’une gravité exceptionnelle.
Détournement de deniers publics, corruption, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, abus de confiance, vol et complicité… Le tableau est lourd. Et la sanction à la hauteur : en plus de sa peine de prison, M. Bah devra s’acquitter d’une amende de cinq milliards de francs guinéens. La justice l’a également sommé de rembourser la rondelette somme de 10,5 millions de dollars, équivalente au montant détourné, et de verser cinq milliards de francs guinéens supplémentaires au titre des dommages et intérêts à l’État guinéen.
Mais la CRIEF n’en est pas restée là. Dans un élan de rigueur judiciaire, elle a ordonné la confiscation de l’ensemble des biens du prévenu, tout en décernant un mandat d’arrêt à son encontre. Car l’ancien grand argentier du pays brille par son absence : il n’a pas daigné se présenter à l’audience décisive du 10 mars dernier, au cours de laquelle le procureur avait requis dix ans de prison ferme.
Ce jour-là, l’agent judiciaire de l’État n’y était pas allé de main morte non plus. Outre la restitution des fonds détournés, il avait exigé une somme faramineuse de 100 milliards de francs guinéens au titre de dommages et intérêts, et la confiscation intégrale des biens de l’ex-gouverneur.
La décision de la CRIEF, tombée comme un couperet, sonne comme un signal fort : la lutte contre la délinquance financière s’intensifie, et nul ne semble désormais au-dessus des lois.
Laguinee.info