samedi, mai 3, 2025
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Clôture de la conférence DounIA : Bah Oury plaide pour une révolution du savoir en Guinée

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Présidant la cérémonie de clôture de la première conférence nationale sur les Données Numériques et l’Intelligence Artificielle (DounIA), le Premier ministre Amadou Oury Bah a livré un discours mêlant admiration pour les avancées technologiques et appel à une refonte profonde de la gouvernance du savoir en Guinée.

L’événement, organisé par la Cité des Sciences et de l’Innovation de Guinée (CSIG) en partenariat avec l’Académie des Sciences de Guinée (ASG), s’est tenu ce mercredi à Conakry.

L’intelligence artificielle, reflet de la création humaine

Dans une intervention marquée par un ton contemplatif, le chef du gouvernement a exprimé sa fascination pour l’intelligence artificielle. « On ne peut que s’émerveiller devant la beauté de la création humaine. Je voulais dire la création divine, car en réalité, on ne fait que copier », a-t-il déclaré, évoquant le fonctionnement du cerveau humain comme source d’inspiration pour l’IA.

Selon lui, l’intelligence artificielle n’est qu’une reproduction rudimentaire des capacités extraordinaires du cerveau, où « enzymes et neurones interagissent pour produire de la pensée intelligible ». Une manière de relativiser l’innovation technologique, tout en soulignant la grandeur de l’intelligence naturelle.

Coopération scientifique et souveraineté numérique

Revenant sur les enjeux de développement liés au numérique, Amadou Oury Bah a insisté sur la nécessité pour les pays africains, et particulièrement la Guinée, de construire des réseaux solides de coopération scientifique. « Nous avons une Cité des sciences et de l’innovation. Il en existe au Sénégal et ailleurs. Interconnectons nos centres de recherche, nos universités, nos pôles d’innovation », a-t-il lancé.

Pour le Premier ministre, la mutualisation des efforts est essentielle pour que les États africains puissent produire un savoir contextualisé, compétitif, mais surtout souverain. Il estime que cette stratégie collective est la seule voie pour réduire le retard accumulé dans le domaine de l’innovation scientifique et technologique.

Changer de paradigme politique

Au-delà de la technique, Amadou Oury Bah a insisté sur l’importance de transformer l’approche politique du savoir. Il a rappelé, sans détour, un passé guinéen marqué par la répression des intellectuels : « Il y a 40 ou 50 ans, le savoir était rebelle, il était un danger. Plus vous en saviez, plus vous risquiez. Il fallait se faire passer pour un niais. »

Ce constat, selon lui, doit servir de leçon à la classe dirigeante actuelle. Le Premier ministre appelle à un changement de paradigme, adapté à un monde globalisé qui exige coopération, ouverture et innovation. « Le monde d’aujourd’hui ne peut plus fonctionner sans une coopération large et diversifiée entre les pays, les institutions et même les acteurs privés », a-t-il conclu.

 

IAC, pour Laguinee.info 

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