Une marée humaine a envahi ce dimanche la place de la Nation à Ouagadougou. Des milliers de Burkinabè ont répondu à l’appel pour réaffirmer leur attachement au capitaine Ibrahim Traoré et dénoncer avec virulence les propos tenus par le général américain Michaël Langley, commandant de l’US AFRICOM.

Au cœur de la contestation : une déclaration jugée outrageante par les manifestants. Le général Langley a affirmé que les « ressources minières du Burkina Faso, ainsi que certains revenus issus de la coopération avec la République populaire de Chine, ne profiteraient pas à la population et serviraient plutôt à la protection du régime en place ». Des mots perçus comme une ingérence et un affront à la souveraineté nationale.

« Le général est un menteur. Nos biens nous appartiennent, nous les exploitons comme nous voulons et les vendons à qui nous voulons. L’Amérique nous a menti pendant trop longtemps », a dénoncé l’artiste Oscibi Joan devant une foule chauffée à blanc. Dans un ton tout aussi déterminé, Haroun Sawadogo, l’un des manifestants, a prévenu : « Ce qui est arrivé au capitaine Sankara ne va pas arriver au capitaine Traoré. Nous irons jusqu’au bout. »

Le gouvernement n’est pas resté en marge de cette mobilisation. Jean Emmanuel Ouédraogo, chef du gouvernement, a pris la parole pour livrer un message du président Traoré. « Le temps est venu de ne plus jamais courber l’échine. Que le peuple burkinabè et le peuple du Sahel se libèrent définitivement. »

Intervenant plus tard lors d’une interview télévisée, le Premier ministre a tenu à rassurer : « Tout est mis en œuvre pour que l’or du Burkina Faso profite aux Burkinabè. »

Ce rassemblement, massif et symbolique, intervient dans un contexte de tension croissante entre Ouagadougou et certains partenaires occidentaux, alors que le pays poursuit un recentrage stratégique de sa diplomatie et de ses alliances.

Laguinee.info