À l’occasion de la Fête internationale du Travail, le ministre du Travail et de la Fonction publique, Faya François Bourouno, a livré un discours musclé, au nom du gouvernement, dans lequel il dresse un bilan flatteur des réformes engagées depuis septembre 2021 et projette une série de mesures ambitieuses. Entre éloge des travailleurs guinéens, appel à un dialogue social apaisé et promesses de protection accrue, le ton se veut résolument mobilisateur.
Un hommage appuyé aux travailleurs
Saluant la « résilience » et la « détermination » des travailleuses et travailleurs de Guinée, le ministre a tenu à inscrire son discours dans la ligne du président Mamadi Doumbouya et du Premier ministre Amadou Oury Bah. Il affirme que « la contribution des travailleurs est le pilier de notre ambition collective ». Le message est clair : les efforts des agents publics et du secteur privé sont perçus comme les moteurs du projet national.
Des avancées sociales mises en avant
Le gouvernement se targue de plusieurs « acquis majeurs » depuis la prise du pouvoir par le CNRD. Parmi les mesures phares :
Une revalorisation salariale de 35 % pour les fonctionnaires ;
Le recrutement de 20 000 agents dans la fonction publique ;
La création de 50 000 emplois dans le cadre du projet Simandou ;
L’adhésion de 4 000 nouveaux cotisants à la CNSS ;
Une baisse notable des accidents de travail ;
La signature d’une convention collective dans le secteur minier.
Autant d’éléments présentés comme les signes d’une volonté d’améliorer les conditions de travail et d’ancrer davantage la justice sociale.
Des réformes en chantier
Mais le gouvernement ne compte pas s’arrêter là. Le discours annonce de nouvelles réformes structurelles : révision du Code du Travail et du Code de la Sécurité sociale, élargissement de la couverture sociale au secteur informel, mise en place d’un régime d’assurance chômage, modernisation de l’Inspection du Travail, et même un projet de pacte de stabilité sociale pour anticiper les tensions. Autant de chantiers à fort potentiel, mais qui devront encore franchir l’épreuve de la mise en œuvre.
Dialogue social et rôle du secteur privé
Le ministre a insisté sur l’importance du dialogue social, présenté comme un outil de prévention des crises et de consolidation de la paix. Il en a profité pour saluer les employeurs du pays, moteurs de création d’emplois selon lui, et partenaires essentiels de la relance économique.
Une volonté affichée, des attentes élevées
Faya François Bourouno s’est voulu rassembleur : « Ensemble, nous avons la lourde et noble mission de transformer nos défis en opportunités », a-t-il lancé. Si le discours traduit une vision ambitieuse et un volontarisme assumé, il n’en reste pas moins que les travailleurs, dans un contexte économique encore fragile, attendent des résultats concrets. Et vite.
Laguinee.info