Une tragédie s’est produite ce mardi après-midi dans le quartier Cité Enco 5, à Conakry. Ismaïla Baldé, un élève de 4 ans inscrit à la garderie de l’école privée Syba, a perdu la vie après une chute survenue depuis le troisième étage de l’établissement. Les circonstances exactes du drame restent floues et la famille du défunt exprime son incompréhension et sa colère face au silence de la direction de l’école.
C’est aux environs de 14h30 que le quotidien de la famille Baldé bascule. Alors que le père exhortait son épouse à préparer le repas de leur fils pour le lui déposer à la garderie, le téléphone sonne. À l’autre bout du fil, une voix alerte la famille d’un incident survenu à l’école. La mère du petit Ismaïla s’y rend aussitôt. Quelques instants plus tard, elle appelle son mari, en larmes : leur fils est tombé.

Ibrahima Baldé, le père, encore sous le choc, a accepté de raconter la tragédie. « Je suis parti à l’école, je trouve des gens là-bas, un monsieur Bangoura m’a dit que mon fils est tombé dans les escaliers. Pourtant, des voisins affirmaient qu’il est tombé du troisième étage. Je leur ai dit que je ne parlerai à personne tant que je n’ai pas vu mon fils », confie-t-il, les traits tirés par la douleur.
C’est à la clinique que la terrible réalité s’impose à lui : son fils est décédé. Il décrit une scène insoutenable : « Sa tête était complètement déformée, comme si on avait frappé avec un bois. Il y avait du sang sur ses narines. »
Pour Ibrahima Baldé, la version donnée par l’école ne tient pas. Il évoque les témoignages de voisins qui auraient vu l’enfant gisant sans vie après sa chute, bien avant son transport à la clinique. « Ils ont pris le corps pour le camoufler et l’envoyer à la clinique. Pourquoi ? Qu’est-ce que l’école essaie de cacher ? Pour moi, c’est peut-être un crime qu’on tente de dissimuler », s’interroge-t-il avec amertume.
Le grand-père d’Ismaïla, Elhadj Baldé, n’arrive pas non plus à contenir son émotion. En pleurs, il regrette d’avoir confié son petit-fils à l’école : « On pensait qu’il serait plus en sécurité à l’école. Hélas, c’est ce même endroit qui l’a arraché à nous. »
Le drame soulève de nombreuses interrogations sur les mesures de sécurité dans les établissements scolaires, en particulier ceux qui accueillent des enfants en bas âge. La direction de l’école Syba, sollicitée par notre rédaction, a indiqué qu’elle s’exprimera dans les prochaines heures.
En attendant, une famille endeuillée pleure la perte d’un enfant, et tout un quartier reste sous le choc.
Affaire à suivre.
Aboubacar Ben Sylla, pour Laguinee.info