L’avocat et ancien bâtonnier, Me Mohamed Traoré, a salué ce week-end l’efficacité des services de sécurité guinéens dans l’enquête relative au détournement présumé de 21 milliards de francs guinéens. Sept personnes auraient déjà été arrêtées et livrées à la justice en l’espace de quelques semaines, une performance que Me Traoré qualifie de « prouesse à saluer ».

Mais derrière cet éloge se cache une critique sévère. L’homme de droit s’étonne de la rapidité avec laquelle les autorités ont agi dans cette affaire financière, alors que le mystère plane toujours autour de la disparition de quatre figures connues de la société civile : Oumar Sylla alias « Foniké Menguè », Mamadou Billo Bah, Saadou Nimaga et Habib Marouane Camara. Tous portés disparus depuis plusieurs semaines, sans qu’aucune information officielle ne permette de rassurer leurs proches ou l’opinion publique.

« Les proches de Foniké Menguè, Billo Hadjass, Saadou Nimaga et Habib Marouane Camara leur demandent de faire montre de la même prouesse pour les retrouver. S’ils veulent, ils peuvent », écrit-il, dans une déclaration diffusée sur les réseaux sociaux.

Pour Me Traoré, la vie et la sécurité de ces citoyens valent bien plus que des milliards : « Les 21 milliards GNF sont insignifiants par rapport à leur sécurité et à leur vie. » Il en appelle à l’État guinéen, garant des droits de tous les citoyens, pour qu’il déploie au moins les mêmes moyens que ceux mobilisés pour élucider l’affaire des milliards.

Cette sortie de Me Traoré relance le débat sur les disparitions en Guinée et la nécessité de renforcer la protection des droits humains dans un contexte marqué par des tensions politiques et sociales. En attendant, les familles des disparus, elles, restent dans l’angoisse et l’attente d’une réponse.

Laguinee.info