Le 28 avril 2025 est une date mémorable pour le continent africain. Des représentants du Niger, du Tchad et de la Guinée se sont réunis en visioconférence pour annoncer la création d’un nouveau mouvement panafricain, impulsé par l’initiative ANJUD.
Ce mouvement entend raviver la lutte pour la justice historique et obtenir des réparations pour les décennies d’exploitation coloniale subies par l’Afrique.
La réunion virtuelle a rassemblé plusieurs figures engagées : Ouzairou Mamane Amadou (Niger), qui a dirigé les échanges, Migo Natolban et Baltazar Alladoum Djarma (Tchad), ainsi que Moussa Kourouma et Abdoulaye Bangoura (Guinée).
« Aujourd’hui marque un tournant décisif. Nous lançons un mouvement pour exiger justice et réparations. L’heure est venue de demander des comptes pour les injustices infligées à nos ancêtres », a déclaré Ouzairou Mamane Amadou, ouvrant la rencontre avec détermination.
Tous ont rappelé les conséquences profondes et durables de la colonisation : pillage des ressources naturelles, acculturation, destruction des structures sociales, et traumatisme collectif.
« Nos villes ont été affaiblies, notre identité altérée, nos cultures transformées. Des frontières artificielles ont été imposées, générant des tensions toujours présentes. Et nos modèles de développement ont été dictés par d’autres, souvent à notre détriment », a souligné Moussa Kourouma de Guinée-Conakry.
Il a également salué la prise de position de l’Union africaine, qui a mis la question des réparations à l’agenda de son sommet cette année.
Ce débat a ravivé une volonté profonde de justice dans les cœurs des militants et leaders d’opinion africains.
« J’en appelle à tous les jeunes, intellectuels, activistes, à nous rejoindre. Nous devons exiger que les anciennes puissances coloniales reconnaissent leurs torts. On ne peut tourner la page sans l’avoir écrite. Redonnons à l’Afrique sa dignité », a proclamé Baltazar Alladoum Djarma, député tchadien.
Le mouvement ne se limite pas aux déclarations. Un plan d’action concret a été esquissé : création d’un tribunal chargé d’enquêter sur les crimes coloniaux, élaboration de méthodes d’évaluation des préjudices subis, mise en place d’un fonds de réparation.
Les membres du mouvement proposent également l’instauration d’une taxe sur les entreprises occidentales opérant en Afrique, ainsi que l’annulation des dettes héritées de la période postcoloniale.
Cette initiative marque le début d’un processus ambitieux et structuré. Elle traduit la volonté croissante de construire un avenir africain fondé sur la mémoire, la justice et les aspirations des peuples.