mercredi, avril 30, 2025
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Guinée : Kalil Camara dénonce l’inaction de l’État sur l’application des lois

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Le juriste Kalil Camara compare les deux derniers régimes en Guinée et pointe du doigt l’inaction persistante de l’État en matière d’application des lois, notamment en ce qui concerne les droits des personnes handicapées.

Dans une déclaration sans détour faite sur son compte Facebook, le juriste Kalil Camara dresse un parallèle critique entre la gouvernance de l’ancien président Alpha Condé (2010-2021) et celle de la junte militaire actuellement au pouvoir. Selon lui, si le régime d’Alpha Condé s’est distingué par une avancée notable sur le plan législatif, la période qui a suivi est marquée par un grave déficit d’application des textes votés.

« Sous le régime de l’ancien président Alpha Condé, il y a eu une grande évolution en matière législative. D’importantes lois ont été adoptées et promulguées », rappelle-t-il. Toutefois, il regrette que depuis 2021, « l’État guinéen manque de volonté réelle de faire appliquer les lois ».

Parmi les exemples les plus frappants, Kalil Camara cite la loi 021 adoptée en 2018 par l’Assemblée nationale, puis promulguée par le président de la République. Cette loi vise à protéger et promouvoir les droits des personnes handicapées, notamment en rendant les routes et espaces publics accessibles grâce à des rampes d’accès. Le texte accordait à l’État un délai de dix ans pour adapter les anciennes infrastructures. Cinq ans plus tard, le juriste affirme que les résultats sont si maigres qu’« en parler relèverait du triomphalisme que je me réserve de faire ».

Au-delà du simple constat, Kalil Camara met en garde contre une législation de façade dictée par les pressions internationales : « Il est bien beau de faire adopter et promulguer des lois sous pression des institutions internationales, mais il est nécessaire de les respecter et de les faire respecter. » Pour lui, la responsabilité incombe d’abord au chef de l’État, garant de la Constitution et de l’exécution des lois.

Le juriste conclut sur une note amère mais lucide : « Si l’État guinéen avait le minimum de volonté de faire appliquer les lois et les traités et conventions qu’il a signés, la Guinée occuperait le rang des États démocratiques et développés du monde. »

Ce cri d’alerte soulève une fois de plus la question centrale de l’État de droit en Guinée, au-delà des discours et des textes législatifs.

Laguinee.info

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