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Procès en appel d’Aliou Bah : le parquet requiert 5 ans de prison ferme, la défense crie à l’injustice

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Le procès en appel de l’opposant politique Aliou Bah, président du parti MoDeL, poursuivi pour « offense et diffamation à l’encontre du Chef de l’État », a connu un tournant décisif ce mardi devant la Cour d’appel de Conakry. L’audience, consacrée aux réquisitions et aux plaidoiries, a été marquée par un durcissement de la position du ministère public.

Dès l’ouverture de cette phase, la juge Hadja Fatou Bangoura a donné la parole au Procureur général Fallou Doumbouya. S’appuyant sur la loi de 2015 relative aux infractions contre les personnalités, notamment ses articles 2, 3 et 6, le parquet a requis une peine de cinq ans de prison ferme contre Aliou Bah, assortie de la prise en charge des frais et dépens.

« Le prévenu se vante de l’infraction commise. Les moyens d’appel de sa défense sont infondés, et les textes invoqués sont, pour la plupart, abrogés », a déclaré le Procureur Doumbouya, appelant la Cour à retenir l’homme politique dans les liens de la culpabilité pour un « cumul réel d’infractions ».

Cette réquisition a suscité l’indignation de la défense. À la sortie de l’audience, Me Almamy Samory Traoré, avocat d’Aliou Bah, n’a pas mâché ses mots : « Nous sommes très surpris, très déçus et très étonnés. Le procureur n’a pas dit le droit. Il tente de faire primer une loi spéciale sur une loi générale alors que, dans le cas d’espèce, c’est la disposition la plus favorable qui doit s’appliquer à l’accusé. »

La défense estime que la loi de 2015 ne saurait prévaloir sur le Code pénal de 2010, sauf si elle est plus favorable à la personne poursuivie, ce qui ne serait pas le cas ici.

Condamné en première instance à deux ans de prison le 7 janvier dernier, Aliou Bah purge actuellement cette peine à la maison centrale de Conakry. L’espoir de voir cette sanction allégée s’éloigne, alors que le ministère public réclame désormais plus du double.

La Cour a renvoyé l’affaire à demain, mercredi 23 avril, pour la suite des plaidoiries. En attendant, l’opposant retourne dans sa cellule, dans un climat judiciaire et politique toujours tendu.

 

Laguinee.info

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