dimanche, avril 20, 2025
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Tempête à Madina Fanta (Kindia) : un enfant de cinq ans tué, des dizaines de familles sinistrées

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Le ciel s’est assombri brusquement ce vendredi 18 avril 2025, au-dessus du paisible village de Madina Fanta, dans la commune rurale de Bangouyah, préfecture de Kindia. En l’espace de quelques minutes, une violente tempête s’est abattue sur la localité, semant le chaos et la désolation. Rafales de vent, pluies torrentielles, arbres déracinés, maisons éventrées… Le bilan est lourd : un enfant de cinq ans a perdu la vie, et plusieurs familles sont aujourd’hui sans toit.

Un drame insoutenable

Selon les témoignages recueillis sur place, la victime, Mohamed Camara, jouait avec d’autres enfants à proximité de son domicile lorsque l’orage s’est levé. Un arbre massif, fragilisé par les vents violents, s’est effondré brusquement. Mohamed n’a pas eu le temps de fuir. Il a été fauché en pleine course, sous les yeux impuissants de ses camarades. Son décès a été constaté peu après par des membres de la communauté, sous le choc.

« Il n’avait que cinq ans… C’était un enfant joyeux, curieux. Il aimait courir partout, grimper aux arbres. C’est cruel, vraiment cruel », confie, la voix nouée, un proche de la famille.

Des dégâts matériels considérables

Outre cette tragédie humaine, la tempête a causé d’importants dégâts matériels. Plusieurs habitations ont été totalement détruites ; d’autres ne tiennent que par miracle, leurs toits arrachés, leurs murs fissurés, leurs meubles et vivres détrempés. Les rues du village sont jonchées de débris : tôles, branches, boue… À Madina Fanta, le vent n’a rien épargné.

Dans les hameaux environnants, la situation est tout aussi critique. Des dizaines de familles dorment désormais à la belle étoile, sans nourriture ni vêtements secs. Des enfants grelottent, blottis contre leurs parents impuissants. L’eau potable manque, et l’électricité est coupée.

Des autorités locales mobilisées, mais des besoins urgents

Alertées, les autorités locales se sont rendues sur les lieux dès les premières heures du lendemain. Des mesures d’urgence ont été annoncées : un recensement des sinistrés, la mise à disposition d’abris temporaires, et la promesse d’une aide alimentaire dans les jours à venir. Mais sur le terrain, les attentes sont grandes, et les moyens manquent.

« Nous avons besoin de bâches, de médicaments, de vivres et surtout d’une assistance rapide. Les gens ont tout perdu », déclare un représentant local de la jeunesse de Bangouyah.

Des appels à l’aide sont lancés à l’endroit des ONG humanitaires, des autorités préfectorales, du gouvernement et de toute personne de bonne volonté. Pour beaucoup, c’est une question de survie.

Un signal d’alarme sur les effets du changement climatique

Ce drame remet en lumière la fragilité des villages guinéens face aux aléas climatiques, dont la fréquence et la violence semblent s’intensifier d’année en année. Faute d’infrastructures résistantes, de systèmes d’alerte précoce et de dispositifs de prévention, chaque tempête devient un risque de catastrophe.

À Madina Fanta, le chagrin est immense, mais la solidarité commence à se mettre en place. La communauté s’organise, les voisins s’entraident. Mais au-delà des gestes locaux, c’est une mobilisation nationale qu’appellent les habitants : pour que ce drame ne soit pas un de plus dans l’indifférence.

En attendant, le petit Mohamed Camara repose désormais dans le sol de son village. Il est devenu, bien malgré lui, le visage de cette tragédie. Et pour ceux qui l’ont connu, il restera à jamais un enfant du vent, emporté trop tôt par la colère du ciel.

De Kindia, Joël Francis Kolié, pour Laguinee.info 

 

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