Figure incontournable du barreau guinéen, Me Salifou Béavogui s’est imposé au fil des années comme l’un des avocats les plus médiatisés et accessibles du pays. Sa silhouette familière et son verbe mesuré ont longtemps occupé l’espace public, notamment dans les affaires judiciaires à haute sensibilité.
Engagé sur des terrains où peu osent s’aventurer, il a défendu avec acharnement des figures de la société civile, des opposants politiques, des syndicalistes et des journalistes souvent embarqués dans des procédures aussi complexes que controversées. Cet engagement constant pour les causes à risques lui a valu un surnom éloquent dans l’opinion publique : « L’avocat des causes difficiles ».
Parmi les affaires dans lesquelles son nom résonne encore, figurent celles de Foniké Menguè, Billo Bah ou Habib Marouane Camara, tous disparus dans des circonstances non élucidées. Il s’était également constitué pour la famille du colonel Célestin Bilivogui, retrouvé mort dans des conditions troubles, son corps n’ayant toujours pas été restitué.
Et pourtant, depuis plusieurs mois, une absence inhabituelle suscite interrogations et spéculations. Me Béavogui, d’ordinaire très présent dans les médias et sur le terrain judiciaire, semble s’être retiré de la scène publique. Son silence est d’autant plus remarqué qu’il contrastait jusqu’ici avec sa combativité légendaire.
Pourquoi ce retrait soudain ? Est-ce le fruit d’une décision personnelle ? Une stratégie professionnelle ? Ou le résultat de pressions discrètes, voire de menaces ? Difficile de le dire avec certitude. Contacté, l’intéressé garde le silence et se refuse à tout commentaire.
Pourtant, loin d’avoir disparu, Me Béavogui continue d’être aperçu dans les palais de justice, entouré de ses assistants, dossiers en main. Moins exposé, certes, mais toujours actif dans l’ombre. Faut-il y voir une pause stratégique ? Un recul pour mieux rebondir ? Une chose est sûre : s’il s’efface des projecteurs, ce n’est certainement pas pour renoncer à son combat.
Laguinee.info