L’un des nœuds du procès en appel de Dr Mohamed Diané, poursuivi pour détournement de deniers publics, enrichissement illicite et blanchiment de capitaux, réside dans la délicate question de la propriété des biens immobiliers attribués à l’ancien ministre.

Ce jeudi 17 avril 2025, devant la chambre des appels de la CRIEF, l’accusé a nié toute possession de biens à Conakry, alors même que plusieurs individus revendiquent aujourd’hui la paternité de ces biens.

Interrogé par l’avocat de l’État, Me Amadou Baben Camara, sur une série de propriétés identifiées comme lui appartenant, Mohamed Diané a tenu des propos fermes :

« Tous les biens que vous avez cités à Conakry et qui seraient, selon vous, ma propriété, je demande à la cour de vous donner tous les pouvoirs nécessaires pour les saisir. Je n’ai aucun bien à Conakry. »

Cette sortie relance une problématique déjà soulevée en première instance : plusieurs personnes, proches ou non de l’ancien ministre, se sont manifestées pour revendiquer la propriété de villas, terrains et immeubles saisis ou identifiés dans le dossier d’accusation. Ce foisonnement de déclarations brouille les pistes et complique la tâche de la justice, qui peine à établir avec certitude la véritable origine de ces patrimoines.

Du côté de la défense, Me Sidiki Bérété a plaidé pour la mise en liberté de son client, évoquant un homme dépossédé de tout, ne vivant plus que de sa dignité :

« Tout ce qui lui reste aujourd’hui, c’est sa dignité. Sinon, il a tout perdu », a-t-il affirmé, sollicitant la clémence du tribunal.

Une requête à laquelle le ministère public et la partie civile se sont opposés avec fermeté, estimant que les conditions d’une mise en liberté provisoire n’étaient pas réunies. La cour a finalement tranché : la demande de liberté a été rejetée et les débats reprendront le 8 mai 2025.

D’ici là, une question demeure : à qui appartiennent réellement les biens au cœur de cette affaire tentaculaire ?

Laguinee.info